mardi 11 novembre 2008

Critique - Vicky Cristina Barcelona (W. Allen) - Alix


L'amour au soleil

Comme beaucoup d'entre nous le savent, Woody Allen est l'un des réalisateurs les plus connus et reconnus. Il a fait énormément de films et il a même jouer un rôle dans quelques-uns (Manhattan, 1979). A l'époque, il avait adopté, en tant qu'égérie, Mia Farrow. Actuellement, et ce depuis quelques années déjà, c'est Scarlett Johansson qui a pris cette place.
Dans son dernier film, « Vicky, Cristina, Barcelona », Woody Allen nous fait part d'une simple histoire qui va s'avérer très subtile: Vicky et Cristina, deux amies d'enfance américaines, toujours aux études, vont partir en vacances à Barcelone. Là-bas, elles feront la connaissance d'un jeune artiste peintre et franc séducteur espagnol: Juan Antonio. Ce dernier va charmer les deux américaines, ce qui va attiser la jalousie de son ex-femme: Maria Elena, elle aussi espagnole. Va s'en suivre des rebondissments inattendus comme, par exemple, la tromperie qui concernera le personnage à qui jamais on aurait osé attribuer ce péché. Mais allons voir davantage plus loin.

Avant toute chose, on constaste que le titre n'est pas très évocateur: deux noms féminins et un nom de ville. Que comprendre d'autres que deux femmes vont être à Barcelone?
Parlons-en, de ces deux personnages: elles font partie des quatre personnages principaux, qui sont elles deux, c'est-à-dire Vicky et Cristina, et il y a aussi Juan Antonio et Maria Elena. Ils ont tous des points de vues différents, une conception de l'amour différente, des vies différentes aussi.
Il y a donc Vicky (Rebecca Hall), belle et jeune brune en fin d'études qui se rend à Barcelone pour finir sa thèse. Elle sait ce qu'elle veut, est franche et studieuse. Elle est fiancée et adore la guitare, surtout lorsqu'il s'agit des airs espagnols qui sont joués. Elle est l'amie d'enfance de Cristina (Scarlett Johansson), belle et pulpeuse blonde qui ne sait absolument pas ce qu'elle veut, mais bien ce qu'elle ne veut pas. Elle est une artiste qui ne parvient pas à percer dans le domaine et elle est passionnée de photographie. Elle attire beaucoup les hommes, dont Juan Antonio (Javier Bardem), jeune artiste peintre et franc séducteur. Il est toujours amoureux de son ex-femme, Maria Elena (Penélope Cruz) qui, quant à elle, est folle et follement amoureuse de son Juan Antonio. Elle est le type même de l'espagnole: brune, joli teint hâlé, assez grande.
Il ne faut pas oublier qu'il y a un narrateur en voix off qui permet d'éviter les séquences dénuées d'intérêts. Ainsi nous visionnons toujours les scènes principales pour ne pas se perdre dans les moments futils. Ce narrateur va aussi nous présenter les Vicky et Cristina dès les premiers instants afin que l'on sache directement leur caractère, leur vie, leurs habitudes, leurs amours, la vision qu'elles ont de ce dernier, etc.
Nous arrivons alors au thème: l'amour. W. Allen nous le présente sous trois angles différents: l'amour pur (Vicky), l'amour fusionnel et éphémère (Cristina) et l'amour qui mène à la folie, l'amour ''fou'' (Maria Elena et Juan Antonio). Mais l'amour pur peut, lui aussi, pousser la personne à la folie. Nous le verrons avec Vicky qui perdra un peu de sa raison, certes c'est moins intense que chez l'ancien couple. L'amour fusionnel et éphémère peut, quant à lui, lasser. L'amour est donc un sujet complexe que le réalisateur tente (et il y parvient) de nous montrer sous tous ces aspects, du moins, en grande partie.
Ce thème nous ouvre alors les yeux sur la folie que l'amour peut engendrer et les actes qu'il nous fait commettre car, l'amour rend aveugle. Alors jusqu'où?
Par contre, nous ne demeurons pas aveugles lorsque les paysages et les monuments nous sont présentés. L'histoire de séroule en Espagne et W. Allen a eu la gentillesse de nous épargner les endroits touristiques. A la place, il nous fait décrouvrir des sentiers, des chemins de balades, des endroits pour pique-niquer, des monuments (cathédrale Sagrada Familia), une ville (Oviedo). Tout cela est en rapport avec le vécu des personnages (par exemple, Vicky aime beaucoup Gaudi, d'où sa visite à la cathédrale).
Sans oublier que le réalisateur joue avec les dialogues: anglais/espagnol. Par exemple, Juan Antonio oblige son ex femme à parler anglais lorsque Cristina se trouve face à elle. Il joue aussi avec la caméra. Certains jeux permettent d'éviter de visionner des scènes qui pourraient être choquantes pour certaines personnes comme, par exemple, une scène d'amour. Woody Allen a préféré faire des gros plan sur les visages, à flouer un bras, une jambe, afin que l'on comprenne ce qui se passe sans pour autant voir en détails.
Dans ce film, nous retrouvons une des touches du réalisateur: une musique en leitmotiv. Ici, c'est Barcelona du groupe Giulia Y Los Tellarini. Cela donne un effet de « déjà vu » au film: les comportements vis-à-vis de l'amour changent, évoluent en chaque personnage, mais ils restent les même. On peut dire qu'ils changent de corps, uniquement.
Enfin, nous constatons que le but de la réalisation est une expression artistique. Il y a une prise de conscience d'une réalité: comment peut-on aimer quelqu'un sans pour autant tomber dans la folie? Jusqu'où irions-nous par amour? Question dont la réponse reste trop souvent en surface.

Pour conclure, on notera que ce n'est pas le meilleur film de Woody Allen, mais il reste trè agréable et intéressant à regarder. Woody Allen reste lui-même à travers ce film: il nous fait part d'un vécu (cet amour violent) et nous faire réfléchir sur les différentes façon d'aimer. Il y a toujours cet aspect psychologique dans se film qu'on a l'habitude de retrouver dans chacun de ses films. Il garde son actrice fétiche (Johansson) et pique celle d'Almodovar (Pénélope Cruz). L'utilisation d'un narrateur en voix off donne au film un côté ancien, plus pittoresque et on apprécie davanatge ce film (manière très peu itilisée).

Alix Sépulcre, 6A