jeudi 30 avril 2009

Impression - Julien



Dans une société de consommation telle que la nôtre, tout le monde peut accéder facilement au cinéma mais aussi aux films diffusés à la télévision. Grâce au cours d'arts d'expression, j'ai pu dépasser cette vision restreinte. En effet, nous avons découvert un langage particulier lié au cinéma. Ensuite, nous avons pris connaissance d'une nouvelle catégorie de films: les films d'auteurs. Ces films sont le résultat de coproductions et bénéficient de plus petits budgets que les grosses productions hollywoodiens. On accède par ce cinéma à des sujets hors du commun qui permettent des réflexions. Il ne suffit plus de regarder bêtement un film, il faut exercer notre sens critique. De plus, les techniques de réalisation montrent bien que le réalisateur est le seul maître. On accorde une importance esthétique aux images. Suite à ce que ce cours qui nous a permis d'apprendre de nombreuses choses, nous nous sommes lancés dans le projet de faire un petit court métrage. Ce cours à changé nos visions sur le cinéma.


Julien Penasse, 6A.

Critique - Home (U. Meier) - Julie H.


« Home » de Ursula Meier

Dans son film, Ursula Meier nous avertit, le décor est plus important que les personnages. En effet, toute l’histoire se passe autour de l’environnement de la maison qui se résume à l’autoroute. Home raconte l’histoire d’une famille un peu déséquilibrée qui a trouvée refuge dans un coin isolé où ils peuvent vivre ensemble, en paix. Puis un jour, le monde va les rattraper et tout va déraper. Cette autoroute peut apparaître comme un danger, une mauvaise chose pour la famille mais en fait, elle a permit à cette famille de se rendre compte qu’elle n’était pas normale, que beaucoup de choses n’allaient pas. Il a fallu que cette famille tombe au fond du gouffre pour pouvoir remonter la pente et trouver le bonheur. Grâce à la route, chaque personnage va se projeter et découvrir ce qu’ils se sont cachés depuis toujours.Cette histoire nous met dans une sensation étrange, elle nous bouscule et lorsqu’on veut tenter d’échapper à l’histoire, elle nous rattrape et ne veut plus nous lâcher. Jusqu’à l’insupportable, pour nous faire réagir.C’est un film de surprise, lorsque l’on voit l’affiche et les images, cette longue route, les espaces verts, on pense à un film américain, un movie-road mais lorsque les premières images du film apparaissent, on sait que l’on s’est égaré et qu’il y a autre chose à découvrir.La maison est le personnage central de ce récit, en effet, c’est elle le problème. Personne ne veut la quitter mais elle devient insupportable à vivre. Il y a également un deuxième personnage qui tient le récit, la mère. Elle refuse de partir de sa maison, elle a peur du vide, de perdre tout ce qu’elle a tentée de créer. On remarque qu’elle a un poids en elle dont elle ne peut se débarrasser et qui la pousse à agir comme elle le fait. Elle est persuadée que si elle part, elle ira encore plus mal.Ce film semble parfait, complètement réfléchit, rien n’est laissé au hasard. Le dialogue des acteurs est très prenant. Ignorance, crise de colère ou mots doux, tout s’enchaîne très vite et est brûlant de vérité.

Mais ce film nous laisse de l’espace, un espace de pensée pour réfléchir tout en nous projetant dans cette vie décadente et inattendue.La vision que l’on a de ce film dépend de chaque personne, chacun se projette par rapport à cette autoroute, elle fait peur ou l’on se pose des questions. Les personnages du film travaillent à leur manière sur ces angoisses, il ne parle pas qu’ils vont mal…plutôt, ils comptent les voitures ou évaluent le taux de CO2.De plus, une grande place est apportée au bruit, tantôt il est très faible, tantôt il agace, rend nerveux et devient insupportable. Cela varie selon les états d’âmes des personnages à ces moments précis. Les personnages agissent alors différemment et ont un autre comportement. Plus le bruit devient fort, plus les personnages deviennent violent et ne se contrôlent plus. On remarque que le bruit prend tellement une grande place, qu’il faut des moments de répit comme lorsque la nuit tombe et que les voitures se font plus rares. Alors, le calme est rétabli et la maison s’apaise, on croirait que l’équilibre revient enfin.Lorsque nous sommes spectateur, nous ressentons cet agacement, ces voitures, nous avons envie de fuir devant un tel désordre, un tel chaos.Pour finir, il y a un jeu de couleur et de lumière très important. Au départ, tout est coloré et le monde se porte bien, lorsque la famille tombe dans la décadence, la lumière s’assombrit et les couleurs sont ternes, sans vie.

Julie Hennicken, 6A

mardi 28 avril 2009

Critique - Elegy (I. Coixet) - Renaud


Le 10 novembre 2008, j’ai assisté au cinéma « Churchill » à la projection du nouveau film d’ Isabel Coixet « Elegy ». Ce film est l’adaptation du roman de Philip Roth, « La bête qui meurt ».

Le film nous raconte l’histoire d’amour de David Kepesh, un homme d’une soixantaine d’années et Consuella Castillo. David est un brillant universitaire, professeur de littérature, qui présente de temps en temps des critiques de livres à la radio. Il ne croit plus en l’amour depuis longtemps, n’y a peut-être jamais cru. C’est pourquoi il vit seul et papillonne de femme en femme. Cependant, un jour, il rencontre Consuela Castillo, une jeune et sublime étudiante et tombe amoureux d’elle. Il sait que cette relation ne pourra durer car il est de trente ans son aîné, et cette pensée qui le dérange au début tourne à l’obsession.

Par l’intermédiaire d’une histoire d’amour passionnelle, le film touche un grand nombre de sujet considérés comme tabous dans notre société. La vieillesse, la mort, le caractère éphémère de la jeunesse, l’adultère, l’amour entre une jeune femme et un homme âgé, tous ces sujets sont évoqués tout au long du film au travers de la relation qui évolue entre les deux personnages principaux.

Pour ce film, la réalisatrice a fait appel à deux excellents acteurs, Pénélope Cruz dans le rôle de la belle et envoûtante Consuella et Ben Kingsley dans le rôle du professeur pragmatique David Kepesh. Ceux ci jouent des rôles assez différents de leur répertoire habituel, surtout Ben Kingsley dont on se rappelle l’excellente interprétation d’un secrétaire juif, Itzhak Stern dans la liste de Schindler ou encore lorsqu’on se souvient de lui dans le rôle de Gandhi.
Les deux acteurs sont donc très bien choisis.

La forme du film, quant à elle, est assez particulière. Alors qu’on s’attendrait à une ambiance un peu chaude, pleine de couleur, à un scénario plein de rebondissements, Isabel Coixet nous fait vivre ce film dans une ambiance, sensuelle par moments, froide et dramatique à d’autres instants ; dans chaque scène, les couleurs, cela se voit, sont pensées, utilisées pour faire le mieux passer l’ambiance voulue par la réalisatrice. Un esthétisme recherché, des séquences très belles, ainsi l’exemple qui m’a marqué où le couple est au bord de la mer et où David prend des photos de Consuella.

Enfin, la manière dont ce film se termine m’a complètement retourné. Je ne m’y attendais pas du tout. La réalisatrice ne pouvait pas mieux faire. La fin impose au spectateur une réflexion sur les thèmes abordés tout au long du film. C’est comme si ces thèmes étaient projetés au visage du spectateur pour son plus grand mal-être. Il y a une inversion très subtile des rôles entre David et Consuella, comme si cette dernière était devenue plus mature et également plus proche de la mort que David. Une fin parfaite.

En conclusion , je dirais que ce film est excellent. Je suis allé au cinéma un peu intrigué et pas très sûr de mon choix, j’en suis ressorti complètement chamboulé, convaincu, retourné. Ce film m’a trotté dans la tête toute la soirée et depuis, je me suis intéressé aux autres films de Isabel Coixet.

Renaud Schils, 6A.