MARTIN SCORSESE
Biographie
de Martin Scorsese :
·
Martin Scrorsese est né le 17 novembre 1942 à
Flushing, Long Island. Il a un frère de six ans son aîné. Ses parents sont
d’origine sicilienne, et il va donc grandir dans le quartier italien de
Manhattan que l’on appelle « Little Italy ». En 1950 La famille
Scorsese doit partir, faute d’argent et va emménager dans un petit appartement
d’Elizabeth Street à Manhattan. Suite au fait qu’il a grandi dans un ghetto, il
va se sentir tel un étranger dans son pays tout en y étant très attaché.
Scorsese est asthmatique et ne peut donc pratiquer de sport, c’est pour cela
que ses parents vont l’emmener régulièrement dans des salles de cinéma, c’est
grâce à cela qu’il va tomber amoureux du cinéma, il a même déjà des idées de
film qu’il va retranscrire sous forme de dessin.
Scorsese va tout d’abord aller dans un collège de séminaristes, mais il va
malheureusement être renvoyé et forcé d’aller à la Cardinal Hays School qui se
trouve dans le Bronx, c’est là qu’il va finir ses études secondaires et
recevoir son diplôme. En 1960, il se retrouve au Washington Square College de
la New York University ou il va suivre des cours de cinéma et même si c’est dur
Scorsese va s’accrocher et y découvrir les grands réalisateurs de l’âge muet ou
encore le cinéma expérimental. C’est dans cette université que Scorsese va
réaliser ses premiers courts-métrages, par exemple : What’s a Nice Girl Like You Doing in a Place Like This ? Ou
encore It’s Not Just You, Murray, tournés
en 1964. Son film de fin d’étude intitulé The
Big Shave aura déjà couté 7000 dollars (au lieu de 400). Il sera diffusé
dans l’amphithéâtre de l’université et les critiques de ce film seront
élogieuses. De cette
université, il recevra une licence (en 1964) et une maîtrise (en 1966). En
1969, il va enseigner le cinéma durant 3 ans à L’université de New York, et aura
entre autres Oliver Stone et Spike Lee en tant qu’élève.
Le 15 mai 1965, Martin épouse Laraine Marie Brennan, ensemble ils auront une
fille Catherine Terese Glonira Sophia
Scorsese. Il divorce de Laraine en 1971 et va entretenir une relation avec la
productrice Sandrine Weintraub.
Et en mai 1970 Scorsese est nommé directeur de postproduction pour le New York
Newsreel Collective.
Il va réaliser le film Boxcar Bertha pour Roger Corman (Corman
a fondé son propre studio et fait travailler des débutants prometteurs). Le
film est réussi. Corman étant content il demande à Scorsese de réaliser un
autre film qui est Means Streets. On
conseille a Scorsese de faire des films avec un sujet qui le concerner bien
plus. Et c’est là le début de toute sa carrière.
A la fin des années 60 il va remporter son premier grand succès avec Alice
n’est plus ici dirigé par John Calley. Ce film va permettre à Scorsese de
devenir l’un des plus brillants cinéastes de sa génération. C’est en 1975 qu’il
va réaliser le film Taxi Driver.
Le 30 décembre 1975 il épouse Julia Cameron et ensemble ils mettront au
monde Domenica Scorsese. Leur couple ne durera pas et il se remariera avec
Isabella Rosellini le 29 septembre 1979, leur union durera jusqu’en 1983. En
1985 il se marie pour la quatrième fois et l’élue est Barbara De Fina, ils se
sépareront en 1991.
Le 23 aout 1993, Luciano Charles Scorsese, son père, meurt et le 6 janvier 1997
sa mère Catherine Cappa Scorsese meurt suite à la maladie d’Alzheimer.
En mai 1998 Scorsese a la chance d’être le président du jury du Festival de
Cannes, il n’avait fait partie qu’une seule fois d’un jury, c’était en 1960 et
pour des travaux de films de fin d’étude.
Le 22 juillet 1999 Martin épouse sa cinquième femme, Helen Morris (éditrice à
Random House).
Le 28 février 2003 il reçoit son étoile sur le Hollywood Walk of Fame.
Filmographie
de Martin Scorsese :
En tant que
metteur en scène :
1.
Titre : What’s a nice girl like you
doing in a place like
this ?
Date : 1963
2.
Titre : It’s not just you Murray
Date : 1964
3.
Titre : The Big Shave
Date : 1967
4.
Titre : Who’s that knocking at my
door ?
Date : 1969
5.Titre :
Street Scenes
Date : 1970
6.
Titre : Boxcar Bertha
Date : 1972
7.
Titre : Mean Streets
Date : 1973
8.
Titre : Alice doesn’t live here anymore
Date : 1974
9. Titre : Italianamerica
Date : inconnu
20. Titre : Bad
Date : 1987, Barbara De Fina
21. Titre : Somewhere down the
crazy river
Date : 1988
22. Titre : The last Temptation
of Christ
23. Titre : Publicité Armani
(2)
24. Titre : New York
Stories : Life Lessons
Date : 1989
25. Titre : Good Fellas
Date : 1990
26. Titre : Les nerfs à vifs
Date : 1991
27. Titre : The Age of
Innocence
Date : 1993
28. Titre : A Personal Journey With
Martin Scorsese Through American Movies
Date : 1995
30. Titre : Casino
Date : 1995
31. Titre : Kundun
Date : 1997
32. Titre : Il
Mio viaggio in Italia
Date : 1999
33. Titre : Bringing
Out the Dead
Date : 1999
34. Titre : Gangs of New York
Date : 2002
35. Titre : Du Mali au
Mississipi
Date : 2003
36. Titre : Aviator
Date : 2004
37. Titre : No Direction
Home : Bob Dylan
Date : 2005
|
10. Titre : Taxi Driver
Date : 1975
11.
Titre : New York, New York
Date : 1977
12. Titre : The Last Waltz
Date : 1978
13.
Titre : American Boy : a profile of
Steven Prince
14.
Titre : Raging Bull
Date : 1980
15. Titre : The King of Comedy (La
valse des pantins)
Date : 1982
16. Titre : After Hours
Date : 1985
17. Titre : Mirror, Mirror
18. Titre : The color of money
Date : 1986
19. Titre : Publicité Armani (1)
38. Titre : Les infiltrés
Date : 2006
39. Titre : La lé de la réserve
Date : 2007
40. Titre : Shine a Light
Date : 2008
41. Titre : Shutter Island
Date : 2010
42. Titre : Public Speaking
Date : 2010
43. Titre : A Letter to Elia
Date : 2010
44. Titre : Boardwalk Empire
(saison 1)
Date : 2010
45. Titre : Hugo Cabret
Date : 2011
47. Titre : King of Clip
Date : 2012
48. Titre : Le Loup de Wall
Street
Date : 2013
52. Titre : Sinatra
Date : 2014
53. Titre : Silence
Date : 2014
|
En tant que monteur :
1. Titre : Woodstuck
Date : 1970
2. Titre : Medecine Ball
Carnaval
Date : 1971
|
3. Titre : Unholy Rollers
Date : 1972
4. Titre : Elvis on Tour
|
En tant qu’acteur :
1. Titre : Who’s That Knicking
at my Door ?
Date : 1969
2. Titre : Bertha Boxca
Date : 1972
3. Titre : Mean Street
Date : 1974
4. Titre : Alice n’est plus
ici
Date : 1976
5. Titre : Gannonball
Date : 1976
|
6. Titre : Raging Bull
Date : 1980
7. Titre : The King of Comedy
Date : 1982
8. Titre : Pavlova – a women
for all time
9. Titre : After Hours
Date : 1985
10. Titre : Round Midnight
Date : 1986
|
Taxi Driver :
Informations générales :
Compagnie : Columbia Pictures
Producteurs : Claudia et Michael Phillips
Scénario : Paul Schrader
Photo : Michael Chapman
Montage : Marcia Lucas, Tom Rolf, Melvin
Shapiro
Musique : Bernard Herrmann
Conseiller technique : David Nichols
Interprétation : Robert De Niro (Travis
Bickle), Jodie Foster (Iris), Cybill Shepherd (Betsy)
Durée : 113 minutes
Le scénario de Taxi Driver était un scénario
déjà tout fait par Paul Schrader mais il n'avait pas été accepté par Robert
Mugillan auparavant.
Taxi Driver est inspiré d'une expérience
personnelle de "vache enragée" à New York et d'une passion pour les
armes à feu du roman existentialiste de Sartre La Nausée, et de l'étude du journal intime d'Arthur Bremer.
Résume du film :
Travis Blicke est un ancien marine du
Vietnam insomniaque. Pour échapper à ses insomnies, il décide de devenir
chauffeur de taxi pendant la nuit, il va parcourir les rues les plus sales de
New York. Un jour il va rencontrer Besty une jeune femme qui travaille pour la
campagne électorale de Palantine, il va l'emmener au cinéma pour regarder un
film pornographique, ce que Betsy ne va pas du tout apprécier, elle va donc partir
et ne voudra plus jamais lui parler.
Un jour il rencontre Iris qui monte dans son taxi pour échapper à quelqu'un.
Mais cet homme revient la chercher et elle ne prendra donc jamais son taxi. Il
va la retrouver et essayer de la convaincre d'arrêter de se prostituer. Ses
tentatives de gentillesses apeurent Iris.
Il va essayer de tuer Palantine pour reconquérir le cœur de la belle Betsy,
mais il va échouer et donc décider de tuer le proxénète d'Iris. Il va réussir
et apparaitre comme un héros, il va même recevoir une lettre de remerciements
de la part des parents d'Iris.
Ce que les spécialistes me disent :
Ø "(…) Gagnant de la Palme
d'Or au Festival de Cannes en 1976, Taxi Driver demeure vingt ans plus tard
aussi puissant, percutant et féroce que jamais. Son épilogue énigmatique
suscite encore aujourd'hui la controverse. La survie de Travis Bickle, le
chauffeur de taxi psychopathe incarné par Robert De Niro, laisse plus d'un
spectateur perplexe. Pour certains, le film endosse une forme de violence
gratuite, une attitude jugée condamnable. Mais pour d'autres, Taxi Driver dénonce
plutôt cette violence en analysant à l'intérieur du texte filmique la source
profonde du comportement violent chez cet Américain très ordinaire qu'est
Travis Bickle. Cette polémique, loin de s'atténuer avec les années, a contribué
à le transformer en monument du cinéma américain. Des films aussi différents
que Reservoir
Dogs , La
Haine ou Trainspotting lui rendent hommage ou y font référence. Il existe
même un film qui s'intitule Are You
Talkin' To Me? , citant directement le soliloque célèbre de Bickle devant son
miroir. Après vingt ans, il semble que tout ait été dit sur Taxi Driver .
Pourtant, l'énigme de la fin demeure. La façon de percevoir cette séquence
finale et d'en dégager le sens détermine, en définitive, l'enjeu moral de
l'oeuvre. Est-il possible d'offrir aujourd'hui une nouvelle interprétation de
cet épilogue problématique? Cette relecture peut-elle altérer radicalement
notre perception de l'oeuvre scorsesienne? Un nouveau réseau formel peut-il
ainsi relier Taxi
Driver non seulement avec The Last Temptation of Christ , la pierre
angulaire de cette théorie, mais également avec The King of Comedy , After Hours ,
Goodfellas ,
jusqu'au tout récent Casino ? Avec la sortie prochaine de Kundun, le nouveau film de
Scorsese, une oeuvre spirituelle sur le Dalaï-Lama, il devient impératif
d'offrir ici au lecteur de Hors-Champ cette analyse exhaustive, présentée en
trois parties, sur ce qu'il est maintenant convenu d'appeler La dernière tentation
de Travis Bickle.(..)"
Ø
"(…)n'importe quel studio acceptant de
signer le chèque se trouvait au prise avec une prostituée de douze ans, une
scène de carnage urbain qui faillit faire classer le film dans la catégorie
"X" et une vision unilatérale qui n'a jamais recours à des
explications psychologiques faciles pour clarifier les obsessions de Bickle.
Pis encore, la fin semble justifier ses actions. On pouvait l'interpréter soit
comme un prolongement des obsessions de Bickle, comme ses propres fantasmes sur
la manière dont il voulait devenir un héros, soit comme une tentative confuse
de transformer ce maniaque en héros et de justifier l'action individuelle
contre la laideur de la ville pouvant mener jusqu'au meurtre.(...)"
Ø Tout
est parfait dans Taxi Driver. Le scénario, écrit par Paul Schrader, retranscrit
habilement la montée vers la folie criminelle de ce chauffeur de taxi qui,
outre le fait d'incarner un "justicier dans la ville" (aux antipodes
du personnage de Charles Bronson dans la série à succès du même nom), est
victime de la situation de l'Amérique des années 70, au sortir de la guerre du
Vietnam, qui ne trouve d'issue que dans le mensonge de la politique, des
fantasmes sexuels et de la drogue. La grande qualité du scénario est de
démontrer que dans un monde où les repères n'existent plus, on est capable de
sacraliser un ange exterminateur, comme l'a été un certain Charles Manson. La
deuxième preuve de l'indéniable réussite du film est liée à la grande qualité
de l'interprétation. Au risque de me répéter à longueur de pages, la
performance de Robert De Niro dans le rôle de Travis Bickle est à marquer d'une
pierre blanche.
Ø
C’est bien de cela dont il s’agit dans Taxi Driver : se battre contre
soi-même. La dualité est le point d’ancrage de l’œuvre de Scorsese. Tout se
dédouble à volonté : les personnages principaux qui ont tous deux noms ; la
ville qui se métamorphose entre le jour et la nuit ; les comportements sociaux
d’une part, entre fausse solidarité et racisme, moraux d’autre part, entre
puritanisme aberrant et prostitution. Jaillissent alors toutes les pathologies
et les dégénérescences qui rongent l’Amérique des années 70 et offrent à Taxi
Driver sa densité émotionnelle, servie par un sentiment de saturation et de
contrastes.
Travis porte en lui les paradoxes liés à l’époque, il est, comme le dit Betsy,
« une ambulante contradiction » : d’un côté, il est attiré par un désir
d’intégration sociale nécessaire pour se construire ses propres repères (comme
le montrent son histoire d’amour avortée ou encore ses relations avec les
autres chauffeurs de taxis) ; de l’autre, il se montre profondément raciste,
avec en arrière-fond ce vieux fantasme sudiste qui consiste à tuer un noir.
Travis est un anti-héros, car la plupart de ses projets se soldent par un cuisant
constat d’échec. Tout ce qui a trait à la quête de soi, se chercher une
identité, se trouver une place dans la société, est annihilé par le réflexe de
protéger son territoire contre l’Autre.
Le nerf de Taxi Driver repose sur deux problématiques : un «
vouloir-être quelqu’un », stigmatisé par la pluralité des noms donnés aux
protagonistes, et l’impossible réalisation de ce même mécanisme mimétique, car
soit le personnage n’évolue pas, soit il échoue dans son devenir. En cela, le
traitement de la ville de New York est remarquable car nous donne deux visions
de la ville, une de jour, où la ville est banale et monotone mais garde la
laideur qui lui confère son côté glauque ; et une de nuit, où la ville mute
avec les pulsions et aliénations des New-yorkais. Les habitants donnent corps à
la ville mais cette dernière les oppresse. Son cœur bat au rythme de la vie de
Travis, elle nous apparaît à la fois nerveuse, vulnérable et invivable, et
aussi paradoxale puisqu’elle lie gigantisme (c’est une ville de plusieurs
millions d’habitants) et figures de l’enfermement, du cloisonnement.
La nuit dans cette mégalopole est un lieu de défoulement, la journée est un
lieu de refoulement et de frustrations, les jours baignent dans une décadence
généralisée. La réversibilité des personnages dans un segment spatio-temporel
donné (soit la journée soit la nuit) est vertigineuse et contribue à créer une
perte de repères pour les personnages et pour les spectateurs aussi.
New York apparaît d’emblée, avec toutes ses rues et ses carrefours, comme un
labyrinthe urbain. L’envers de la ville nous est montré à travers les
personnages, lancés dans une quête identitaire mais qui se heurtent à un manque
d’attache et de repères fondamental et rédhibitoire. L’évolution de l’être
n’existe pas, les personnages sont condamnés à rester ce qu’ils sont.
Scorsese insiste sur la notion de marginalité. Travis Bickle, insomniaque,
revient du Viêt-nam et devient chauffeur de taxi de nuit ; il est le véritable
révélateur des maux d’une Amérique pauvre puisque la nuit new yorkaise révèle,
au gré de ses déambulations, une société évoluant dans les ténèbreux méandres
d’un labyrinthe urbain. Les politiciens y trouvent leur intérêt, car
l’insécurité générée est la base fondatrice de leurs discours démagogues et
hypocrites, qui font miroiter au peuple un semblant d’union. C’est ce qui est
montré avec le personnage du sénateur Palantine et son slogan très démago « We
ARE the people. »
Entre réalisme documentaire et stylisation (les couleurs rouges et jaunes, présentes
sur le drapeau de la Sicile et déclinées tout au long du film, font référence
aux racines de Scorsese), le génie de Scorsese consiste à unir des registres et
des esthétiques apparemment incompatibles sans qu’on n’en voit la soudure. On
passe du réalisme à l’abstrait (les plans à travers le pare-brise qui nous font
voir le monde tel que le voit Travis, un monde de tâches, informe et menaçant).
Les destins individuels (celui de Travis et Iris, par exemple, qui se croisent
pour donner un final écarlate) se superposent, se confondent avec l’histoire
collective : celle des années 70. Vision d’une Amérique désenchantée....
Ø Dès
les premières secondes, la musique de Bernard Herrmann (sa dernière) évoque
l'enfer, tandis que, tout engluée de fumées, émerge New York. Une ville que le
héros (Robert De Niro), un ancien du Vietnam, contemple avec dégoût : trop de
drogués, de pervers, d'hystériques... Faudrait nettoyer tout ça ! On n'est pas
très loin de Mean Streets, en fait, et le regard du jeune Martin
Scorsese n'est pas dénué d'un certain moralisme : il y a toujours, chez ce
cinéaste, même dans ses films les plus récents, le sens de la faute,
l'obsession du péché. L'ambiguïté, c'est que Travis le taxi, qui note ses
pensées purificatrices dans son journal intime et travaille vingt-quatre heures
sur vingt-quatre, est aussi fêlé que ceux qu'il observe ; un être fruste,
inculte, qui ne quitte son travail que pour aller jouer les voyeurs dans des
cinémas pornos. Repoussé par une fille de la haute, blonde et sage, il devient
une bombe à retardement, prêt à la fois à assassiner un candidat à la
présidence et à sauver une préadolescente de la prostitution. Une sorte de
saint pervers, comme le héros de Flannery O'Connor adapté par John Huston dans Le
Malin... Dans un pays cinglé, la folie d'un tel type ne peut qu'être
célébrée : d'où le dénouement ironique de ce film hyperviolent et
brillantissime, Palme d'or à Cannes.
Analyse d'un extrait :
Contexte :
Dans cet extrait, on voit Robert de Niro qui fait semblant de ne pas être
seul, semblant de parler a quelqu'un et de le menacer. Il s'entraine a utilisé
toutes les armes qu'il a achetées, il essaye de les sortir le plus vite
possible des étuis qu'il a lui-même fabriqués
A partir de : 65min46 sec jusqu’à 67min15sec.
Récompenses et nominations :
1)
Festival
de Cinéma en Plein Air de la Villette 2011 (édition n°21)
Paris XIX, France l De 19/07/2011 à 21/08/2011
a) Meilleur film de l’année
4) Oscars / Academy Awards 1977
(édition n°49)
Los
Angeles, U.S.A. l 28/03/1977
a) Meilleur
film : Julia Phillips, Michael Phillips
b) Meilleur
acteur : Robert De Niro
5) Festival
de Cannes 1976 (édition n°29)
CANNES, France l De 13/05/1976 à 28/05/1976
a)
Palme d’Or : Martin Scorsese
b) Grand
Prix : Martin Scorsese
c) Prix de
la meilleure mise en scène : Martin Scorsese
Forme :
-
Le cadre de cet extrait est un cadre très
réaliste, une petite maison très modeste, avec rien qui sortirait de
l'ordinaire dedans.
-
Dans cet extrait, les couleurs sont fort brunes, puisqu'on a du brun, du kaki (qui est
un vert qui tire vers le brun), du beige (un brun très clair) et quelques
touches de rouge. Ces couleurs sont donc des couleurs chaudes. Le brun
symbolise la dégradation ainsi que la force, ce qui est tout à fait le cas dans
cet extrait, puisque Robert de Niro fait une sorte de crise de paranoïa et
puise au fond de lui la force de devenir un meurtrier.
-
Dans cette scène, il n'y a pas de son off, comme
par exemple la musique. En revanche il y
a des sons hors champs, ce sont : le bruit de ses chaussures contre le sol, ou
de l'arme qu'il est en train d'armer alors que le plan proposé (plan épaule) ne
nous permet pas de voir ni ses pieds, ni ses mains. Le reste du son est un son
in tel que ses paroles. C’est une prise de son direct.
-
Plan 1 : C’est un gros plan sur le fusil (court).
L’avant plan est très net et l’arrière-plan un peu flou. Mais l’arrière-plan
est utilisé puisque l’on voit le fusil qui se reflète dans le miroir. L’angle
de prise de vue est normal. Le fusil se trouve au centre de l’image et son
reflet au 2/3 vertical de l’image. Le personnage n’est pas coupé à des endroits
dérangeants. La vision du spectateur est bloquée, il ne peut imaginer rien
d’autre que l’image.
Plan 2 : C’est un plan américain
large, le personnage est au 2/3 vertical
de l’image, on le situe dans son environnement. Il y a une légère plongée dans
cette image. L’arrière-plan n’est pas utilisé. Toute l’image est nette. Le
personnage est au 2/3 vertical de l’image. Il y a un raccord avec le plan
suivant puisqu’on voit au niveau des 2/3 vertical à droite qu’il y a une autre
partie, une autre pièce, et on peut supposer que c’est vers la qu’on va aller.
Il y a une très légère plongée. Le personnage est bien coupé.
Plan 3 : On part ensuite de ce plan (2) pour faire un panoramique qui nous
amène au personnage dans une autre
partie de la pièce (comme on pouvait le penser durant le plan 2). Le plan n'a
donc pas été coupé, puisqu'il a été relié par un panoramique mais il nous
montre le personnage dans une autre place et sous un plan plus rapproché,
presque à l'épaule ou il se trouve au 2/3 de l’image. Ce plan nous permet de
supposer qu'il se regarde dans la glace (c’est un hors champs, on prolonge
notre vision, notre imagination). L’arrière-plan n’est pas utilisé et il est
légèrement flou. L’ange de vue est normal. L’arme se situe au centre de
l’image.
Plan 4 : On passe en suite a un gros plan très court sur le fusil, qui
insiste sur la rapidité et la violence du geste. L’arrière-plan est inutilisé
et flou. Il y a une légère contre plongée sur l’arme.
Plan 5 : Le plan est un plan épaule ou le personnage est au 2/3 du champ.
On voit qu'il parle et puis on voit son fusil qui arrive dans le champ, mais il
est flou, et c’est dérangeant. Le personnage a la tête légèrement coupée alors qu’elle ne
devrait pas l’être. Il y a une légère contre plongée. L’arrière-plan est
inutilisé et un peu flou.
Plan 6 : On passe ensuite à un plan rapproché ou on voit qu'il range son
arme. Le personnage est au centre de l’image et les mains qui rangent l’arme
sont au 2/3. L’angle de vue est normal. L’arrière-plan n’est quasiment pas visible et est flouté. Le personnage est
coupé à des endroits qui ne dérangent pas le regard.
Plan 7 : On retourne à un plan épaule et on voit qu'il parle à son
imagination (étant donné qu'il est seul dans cette pièce), l'expression de son
visage est légèrement menaçante ou ironique et ou il répète : "Are you
talking to me ?" et ressort une nouvelle fois son arme. Le personnage est
au 2/3 de l’image et sa tête est légèrement coupée. Son arme arrive en tout
premier plan mais elle est flou, tout comme l’arrière-plan. L’angle de vue est
normal.
Plan 8 : Ce plan est un plan large, on nous montre à qui le personnage
s’adresse. Le personnage se situe au 2/3
de l’image. L’arrière-plan est utilisé, on voit les affiches (on comprend enfin
à qui il adressait tout ça). Il y a une plongée.
Plan 9 : On finit par un pan taille pour bien accentuer à qui il parle.
Pour passer du plan 8 au plan 9 on fait un fondu enchainé.
-
La luminosité est assez faible et diffuse.
-
Les formes sont assez angulaires dans ce décor.
-
La caméra est à l’épaule tout au long de
l’extrait, on voit bien qu’elle n’est pas stable.
-
Le personnage est net dans chacun des plans.
-
A part aux plans 2 et 3 ainsi qu’aux plans 8 et
9, toutes les transitions sont faites grâce à des cuts.
Fond :
C'est cette scène qui va montrer le
changement de comportement du personnage, qui va montrer qu'il va penser
différemment et qu'il va être capable d'aller jusqu'au meurtre. C'est a ce
moment la que tout va changer. Au début, on ne comprend pas bien à qui il
s’adresse, on pense juste qu’il devient fou et qu’il parle tout seul, ce n’est
qu’à la fin qu’on comprend qu’il s’adresse en réalité à Palantine, ou du moins
à une affiche de sa campagne électorale. Travis rêve ou s’imagine qu’il va
gagner contre Palantine, qu’il aura le dessus sur lui et que ce sera Palantine
qui sera déconcerté. Avec les angles de vue, on comprend bien que Travis se
sent plus puissant lorsqu’il sort son arme (contre-plongée). La lumière est
sombre ce qui accentue ce côté sarcastique et meurtrier qu’a Travis. Les couleurs brunes symbolisent la
dégradation et dans ce cas la dégradation de son comportement, le fait qu’il
passe d’un homme gentil et sans histoire a un homme qui se prépare à tuer
quelqu’un. Les sons et les décors réalistes nous poussent à nous dire que tout
est plausible. Les gros plans sur le fusil et leur rapidité insistent sur le
fait qu’il y a énormément de violence dans ses pensées et dans ses actes.
Travis est à un grand tournant de sa vie.
Anecdote :
Cette scène est le point culminant du film, et c'est pourtant une scène
rajoutée sur le planning et tournée en très peu de temps. Il n'y avait pas de
scénario pour cette scène, Robert de Niro a improvisé ce qu'il a dit et pourtant
"Are you talking to me" est devenue une phrase culte du cinéma.
Sources :
v
Bibliographie :
- Titre : Martin Scorsese
- Auteur : Patrick Brion
- Edition : Editions de La Martinière.
- Parution : en 2004 à Paris
v
Bibliographie 2 :
- Titre : Le livre Martin Scorsese collection grands cinéaste
- Auteur : Thomas Sotinel
- Edition : Cahier du cinéma
- Parution : en 2007 à Paris
v
Bibliographie 3 :
- Titre : Scorsese par Scorsese
- Auteur : David Thompson et Ian Christie
- Edition : cahier de parution
v
Bibliographie 4 :
- Titre : Voyage de Martin Scorsese à travers le cinéma américain
- Auteur : Matin Scorsese et Michael Henry Wilson
- Edition : Cahiers du cinéma
v
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-852/filmographie/
v
http://www.martin.scorsese.odysseeducinema.fr/Taxi-Driver.php
v
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/scorsese/taxidriver.htm
v
http://www.horschamp.qc.ca/9705/emulsion/travis1.html
v
http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/993/taxi-driver
v
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-308/palmares/
Alice Desmit
VIDEO : http://www.lexpress.fr/culture/cinema/taxi-driver-une-scene-de-film-culte-decryptee_988626.html