jeudi 30 avril 2009

Critique - Home (U. Meier) - Julie H.


« Home » de Ursula Meier

Dans son film, Ursula Meier nous avertit, le décor est plus important que les personnages. En effet, toute l’histoire se passe autour de l’environnement de la maison qui se résume à l’autoroute. Home raconte l’histoire d’une famille un peu déséquilibrée qui a trouvée refuge dans un coin isolé où ils peuvent vivre ensemble, en paix. Puis un jour, le monde va les rattraper et tout va déraper. Cette autoroute peut apparaître comme un danger, une mauvaise chose pour la famille mais en fait, elle a permit à cette famille de se rendre compte qu’elle n’était pas normale, que beaucoup de choses n’allaient pas. Il a fallu que cette famille tombe au fond du gouffre pour pouvoir remonter la pente et trouver le bonheur. Grâce à la route, chaque personnage va se projeter et découvrir ce qu’ils se sont cachés depuis toujours.Cette histoire nous met dans une sensation étrange, elle nous bouscule et lorsqu’on veut tenter d’échapper à l’histoire, elle nous rattrape et ne veut plus nous lâcher. Jusqu’à l’insupportable, pour nous faire réagir.C’est un film de surprise, lorsque l’on voit l’affiche et les images, cette longue route, les espaces verts, on pense à un film américain, un movie-road mais lorsque les premières images du film apparaissent, on sait que l’on s’est égaré et qu’il y a autre chose à découvrir.La maison est le personnage central de ce récit, en effet, c’est elle le problème. Personne ne veut la quitter mais elle devient insupportable à vivre. Il y a également un deuxième personnage qui tient le récit, la mère. Elle refuse de partir de sa maison, elle a peur du vide, de perdre tout ce qu’elle a tentée de créer. On remarque qu’elle a un poids en elle dont elle ne peut se débarrasser et qui la pousse à agir comme elle le fait. Elle est persuadée que si elle part, elle ira encore plus mal.Ce film semble parfait, complètement réfléchit, rien n’est laissé au hasard. Le dialogue des acteurs est très prenant. Ignorance, crise de colère ou mots doux, tout s’enchaîne très vite et est brûlant de vérité.

Mais ce film nous laisse de l’espace, un espace de pensée pour réfléchir tout en nous projetant dans cette vie décadente et inattendue.La vision que l’on a de ce film dépend de chaque personne, chacun se projette par rapport à cette autoroute, elle fait peur ou l’on se pose des questions. Les personnages du film travaillent à leur manière sur ces angoisses, il ne parle pas qu’ils vont mal…plutôt, ils comptent les voitures ou évaluent le taux de CO2.De plus, une grande place est apportée au bruit, tantôt il est très faible, tantôt il agace, rend nerveux et devient insupportable. Cela varie selon les états d’âmes des personnages à ces moments précis. Les personnages agissent alors différemment et ont un autre comportement. Plus le bruit devient fort, plus les personnages deviennent violent et ne se contrôlent plus. On remarque que le bruit prend tellement une grande place, qu’il faut des moments de répit comme lorsque la nuit tombe et que les voitures se font plus rares. Alors, le calme est rétabli et la maison s’apaise, on croirait que l’équilibre revient enfin.Lorsque nous sommes spectateur, nous ressentons cet agacement, ces voitures, nous avons envie de fuir devant un tel désordre, un tel chaos.Pour finir, il y a un jeu de couleur et de lumière très important. Au départ, tout est coloré et le monde se porte bien, lorsque la famille tombe dans la décadence, la lumière s’assombrit et les couleurs sont ternes, sans vie.

Julie Hennicken, 6A