vendredi 16 janvier 2009

Critique - Blindness (F. Meirelles) - Laetitia


Blindness ou comment réagirions-nous face à une épidémie mondiale ?

Ce film est une adaptation du livre « l’aveuglement » de José Samarago prix Nobel de littérature en 1998. Par une catastrophe mondiale comme une épidémie de cécité, Fernando Meirelles veut faire comprendre au spectateur que ce monde que l’on pense fort, si sophistiqué peut par une simple chose qui dérive complètement exploser. Pensez-vous que votre voisin, ami serait là s’il vous arrivait une catastrophe ? Vous-même aideriez vous votre prochain ? Toutes ces questions nous sont posées à travers ce film qui peut paraître terrifiant mais à la fois tellement réaliste.
Premièrement la force de Fernando Meirelles, c’est de nous emmener avec lui, avec ses personnages, tout comme dans la cité de Dieu son précédent film sorti en 2002. Lorsque le conducteur de la voiture perd la vue, nous sommes avec lui, au beau milieu de la circulation d’une gigantesque ville. Nous ressentons cette sensation d’emprisonnement, de peur. Le cinéaste joue avec les lumières pour nous faire passer de l’autre coté de l’écran, pour que l’on éprouve aussi la sensation de celui qui ne voit pas. En insérant une voix off, il limite les possibilités d'interprétations, il ne laisse pas de liberté au public. Tout au long du film le réalisateur force le spectateur à se mettre à la place des acteurs.

Ensuite le réalisateur veut pointer les dérives d’une société dans laquelle chacun est trop aveuglé par son propre sort pour prendre soin des autres, il nous fait découvrir une certaine fragilité de la civilisation. La cécité est une sorte de jeu, exprime notre refus de regarder le monde comme il est. Ces dernières sont représentées de manières modernes tels les camps de concentration ici représentés comme des camps concentrationnaires pour les aveugles.
Dernièrement, les acteurs ont suivi plusieurs stages pour s'entraîner à agir comme des aveugles. Comme il fallait parfois jouer les yeux ouverts, certains acteurs portaient des lentilles qui leur cachaient la vue, apportant une meilleure réalité à certaines scènes. Le casting est un casting pluriethnique. Ce n'est pas une histoire sur un pays spécifique, un régime précis ou une religion, mais bien sur la nature humaine. Grâce à cela le spectateur ne sait pas vraiment dans quelle partie du monde le film a été tourné, il a l’impression que les gens viennent de partout sans connaître leurs provenances. Il est donc plus intéressant de regarder le film en V.O pour encore avoir les accents des acteurs qui donnent une sensation de pluralité au film.

En conclusion, on ressort de la projection avec l’étrange sensation de ne pas ressentir le monde comme avant. Ce film fait réagir le spectateur au plus profond de lui-même, il y a même un moment durant la projection ou l’émotion est tellement forte que l’on voudrait sortir de la salle pour fuir. C’est un bon film que l’on retient encore des mois après par son intensité et sa force de réflexion sur nos vies de tous les jours.

Laetitia Hamal, 6A.