dimanche 15 février 2009

Critique - Hunger (S. Mac Queen) - Mélodie


Un vrai calvaire…

Hunger, le dernier film de Steve McQueen, est sorti dans les salles ce 26 novembre 2008.Hunger retrace la fin de la vie de Bobby Sands, militant de l’IRA qui mourut en 1981 à la suite d’une grève de la faim. Le film nous introduit donc dans la prison de Maze, en Irlande du Nord, où les activistes républicains ont démarré le "Blanket and No Wash Protest". Leur revendication : obtenir le statut de prisonnier politique à la place de celui de criminel de droit commun. Leur action : refuser de porter l’uniforme de prisonnier (ils ne se couvrent que de leur couverture) et ne plus se laver. Autant dire que cette forme de protestation fait un calvaire de leur vie et de celle de leurs gardiens. Ces jeunes hommes se transforment ainsi en zombies décharnés, échevelés, dégoûtants, que les matons obligent, avec une violence inouïe, à passer sous la douche et à se faire raser.C’est un petit bijou que signe le nouveau venu Steve McQueen. Bruno Dumont, président du Jury de la Caméra d’Or à Cannes, a été complètement bluffé par son talent et en a fait son lauréat. On aime ou on déteste mais on ne peut pas rester indifférent. Hunger est un film juste et choquant. Il nous montre la réalité brute et dure des prisonniers de l’IRA. Ces hommes ont des conditions de vies déplorables. Ils sont roués de coups, n’ont que peu à manger, vivent dans leurs excrèments et dans les vers…L’œuvre nous emméne au confin de l’horreur humaine. On se rend compte que l’homme peut être cruel et violent envers d’autres hommes.L’homme est encore capable de se révolter même quand il est très mal en point. Le personnage principal entreprend une grève de la faim au terme de laquelle il mourra.Le film n’est pas ouvert à un large public car il est très choquant. Le film nous confronte à une réalité brute et dure. Certaines images peuvent choquer. Hunger est très dur et dérangeant.Malgré cela, le cinéphile va adorer ! C’est un film très captivant, dur et émouvant. Il nous prend aux tripes, nous retourne et ne nous laisse pas indemne. Il nous laisse bouche bée. Le jeu de l’acteur principal est exeptionnel, chaque dialogue est précis et coupant comme une lame. Chaque plan est d’une beautée rare, composé comme un tableau.

Mélodie Dumoulin 6E