samedi 14 février 2009

Critique - Slumdog millionaire (D. Boyle) - Alix


La chance n'est pas seule responsable

A l'approche de ce film, il ne faut pas laisser de côté le réalisateur: Danny Boyle qui a à son actif Trainspotting, superbe film choc explorant le monde de la drogue en Ecosse. Va-t-il nous faire frissonner en Inde avec sa dernière réalisation? Bien-sûr que oui! Slumdog Millionaire est un excellent film qui nous ouvre littéralement les yeux sur la discrimination dans les pays pauvres et sur le fonctionnement et les règles divergentes concernant le fameux jeux international: Qui veut gagner des millions? Vous l'aurez compris: Slumdog Millionaire est plus soft que Trainspotting, mais tout aussi véridique et choquant (d'une autre façon), qui nous ouvre bien grand les mirettes.

Tout d'abord, les thèmes abordés par D. Boyle sont, certes peu originaux, mais il les traite d'une manière très subtile et peu commune. Il ne nous montrera pas platement la vie d'un pauvre vivant dans un bidonville en Inde, qui tombera amoureux et qui deviendra millionnaire. Loin de nous cette fade histoire! D. Boyl mettra tout en oeuvre afin de nous montrer un film exigeant qui ne manque pas d'oeufs dans son panier.
En regardant ce film, on peut prendre conscience d'une réalité qui est la suivante: la discrimination des pauvres et des pauvres orphelins, comme Jamal et son frère Salim, ''héros'' du film.
Pourquoi cataloguer de bête et d'inculte si rapidement les personnes sans argent ? Grâce à ce film, on remarquera que tout ne s'apprend pas forcément dans les livres ou à l'école, mais aussi dans la vie de tous les jours, à l'aide de nos expériences et de notre vécu.
Cela va nous être démontré à l'aide de l'utilisation des flash-back. C'est avec un montage non-linéaire qu'on découvrira l'enfance de Jamal et de Salim. On verra alors Jamal répondre à une ou deux questions du jeu télévisé; ensuite, on verra une partie de sa vie, pour revenir sur le plateau du jeu. Et ainsi de suite. De cette façon, on apprendra que les responsables du jeu ont bien tort de soupçonner Jamal de tricherie, sur la simple base qu'il est un pauvre serveur de thé, loin d'être un érudit.
En parlant de Jamal, venons-en aux acteurs. Ces derniers ne sont aucunement connus, donnant au film plus de réalisme. Ainsi on ne se focalise pas sur l'acteur connu, mais sur le jeu de tous les acteurs qui est très bons.
Enfin, Slumdog Millionaire nous fait découvrir l'évolution de Mumbai, en Inde. On voit un autre bout du monde, tout à fait à l'opposé du nôtre, et c'est fascinant. Pas seulement le fait de découvrir de beaux paysages colorés et un temps à envier, mais aussi de voir comment on arrive dans une grande ville en partant d'un bidonville des plus poisseux. Nous vient alors à l'esprit toutes sortes de questions: comment cela est-il possible? Que fait-on des habitants de ce bidonville? Ne pensons-nous qu'au bonheur des riches? Les architectes et autres responsables s'en fichent, de ces derniers; qu'ils doivent ramer pour se trouver une place pour vivre dans cette nouvelle ville, ils s'en contrefichent !
Pour revenir aux riches, Boyle fera un clein d'oeil à Bolywood en faisant danser ses acteurs sur une musique indienne, vêtus de typiques habits. Seule note qui ne sonne pas très juste.

Slumdog Millionaire est donc un très bon et beau film qui nous permet d'avoir une meilleure vue sur des continents qu'on ne connait pas, ou très peu (on associe souvent l'Inde à Bollywood sans penser au reste, comme la pauvreté). Ce film est riche et plein de vie, il nous permet des découvertes et une ouverture sur le monde et sur des réalités qui nous ouvrent les yeux et l'esprit. En conclusion, D. Boyle ne nous déçoit absolument pas avec son dernier film, que du contraire! Sans négliger que ce film peut nous cultiver: repondez aux questions et retenez les réponses, on est à Qui veux gagner des millions, il ne faut pas l'oublier....

Alix Sepulchre , 6A