mardi 3 février 2009

Critique - Deux jours à tuer (J.Becker) - Renaud



En février 2008, j’ai visionné « Deux jours à tuer », un film adapté du roman de François d’Epenoux et réalisé par Jean Becker. Il fut projeté dans les salles dès le 30 avril 2008.

Ce film nous raconte l’histoire d’Antoine Méliot, un homme d’une quarantaine d’années. Il a tout pour être heureux : une grande maison, une femme charmante, deux enfants adorables, une belle voiture, des amis dévoués... Néanmoins, sur un coup de tête, Antoine « claque tout » : il abandonne sa famille, ses amis et son travail pour partir loin, jusqu'à Cherbourg…

« Deux jours à tuer » est un film aux thèmes forts. Des sujets, tels l’argent, le confort, la famille, les amis sont évoqués pour nous amener à réfléchir sur la condition de l’homme dans notre société, l’hypocrisie de celle-ci, les relations entre les êtres humains et notre impuissance face à la vie. Ces thèmes sont martelés tout au long du film par l’humour noir, les répliques crues et dures à entendre énoncées par Antoine.

Jean Becker a fait appel à un acteur français comme on en voit rarement : Albert Dupontel qui incarne Antoine Méliot. Un acteur talentueux, naturel et qui, on le voit, prend très à cœur son personnage. Je le connaissais déjà pour l’avoir aperçu dans des rôles secondaires comme dans « Irréversible » ou encore « Un long dimanche de fiançailles », mais c’est dans ce film que j’ai vraiment pris conscience de son réel talent d’acteur. Le réalisateur a également fait appel à Marie-Josée Croze, très bonne actrice apparue dans « Ne le dis à personne » et qui interprète ici le rôle de l’épouse délaissée.

Le réalisateur joue très bien sur l’opposition entre les séquences :ainsi, au début du film, le spectateur évolue dans un décor bourgeois, cliché actuel de la réussite, la fin du film, elle, accentue plutôt, le rapport à la nature, à l’origine de l’homme par de magnifiques paysages, une luminosité très agréable et apaisante. Il en va de même avec la bande son: Il n’y a pas de musique au début, beaucoup de discussion et de bruit tandis que la fin est accompagnée d’une musique très discrète au piano, du son du fleuve, voir d’un silence complet.
Enfin les séquences tendues, agressives et tout particulièrement durant le dîné d’anniversaire font place à une légèreté une simplicité vers les dernières séquences. Un univers chamboulant qui passe du drame, au comique en permanence.

« Deux jours à tuer » est le meilleurs film français que j’aie pu voir ces derniers temps. Le scénario est excellent, les thèmes percutants et l’acteur principal, Albert Dupontel est brillant. Jean Becker nous propose une œuvre poignante, intelligente, drôle, mais aussi dramatique.
A voir absolument.

Renaud Schils 6A