mardi 9 décembre 2008

Présentation - Sarajevo, mon amour ( J. Zbanic ) - Julien


Film autrichien, bosniaque, allemand, croate produit en 2005.
Acteurs : Mirjana Karanovic, Luna Mijovic, Ermin Bravo
Production : Coop 99, Deblokada Filmproduction, Noirfilm Filmproduktion, Karlsruhe Jadran, ZDF

Synopsis tiré du site Allociné :

Esma, mère célibataire, vit avec sa fille de douze ans, Sara, dans le Sarajevo de l'après-guerre. Sara doit participer à une excursion scolaire. Esma accepte un job de serveuse dans une boîte de nuit pour réunir l'argent nécessaire. Sara se lie d'amitié avec Samir qui, comme elle, n'a pas de père. Leurs pères sont des héros de guerre, morts au combat. Cependant, lorsque la fille aborde ce sujet avec sa mère, Esma répond toujours de manière évasive. Sara a le sentiment qu'elle lui cache quelque chose...

Thèmes : Le viol lors de la guerre des balkans, mais aussi la relation entre une mère et une fille.

Ce film est un film d'auteur car, il y a une réelle recherche à faire pour comprendre ce film. De plus, ce film est un film à petit budget produit dans quatre pays différents : l'Autriche, la Bosnie, l'Allemagne et la Croatie (Coproduction). Ce film parle d'une réalité nationale, car tout le monde ne sait pas que de terribles atrocités se sont passées lors de la guerre des balkans, les bosniaques les garderont gravées dans leur mémoire. On peut aussi remarquer que les acteurs ne sont pas connus, mais le jeu de l'acteur est réaliste et permet de nous partager des sentiments. Le spectateur ne peut pas observer d'effets spéciaux. Cependant, il relève d'un grand jeu subtil entre la lumière et les couleurs. Lorsque l'on observe la pochette du film (ci-dessus), on retrouve le nom du réalisateur avant le nom des acteurs. Le film Sarajevo, mon amour à aussi reçu le prix de l'Ours d'Or en 2006 de la Berlinale, c'est un festival qui rassemble des films du monde entier. La musique que l'on entend dans ce film est fort émotive, traditionnelle et populaire à la fois. Il n'existe pas de produits dérivés en dehors du dvd. Le titre de ce film est en rapport avec celui d'un autre film, Hiroshima, mon amour, un film de Alain Resnais. Ce film parle d'un amour entre une actrice et un japonais. Le seul petit point qui pourrait faire penser à un film commercial c'est que le film est assez court et qu'on rentre assez facilement dedans.

Comme ce film est assez dur je pense qu'il n'est pas ouvert à un large public, mais plutôt à un public d'initiés. Ce film devrait bouleversé les personnes ayant vécu la guerre des balkans, il me semblerait fort difficile de regarder ce film si j'étais à leur place ou à la place d'une jeune fille qui à subi un viol. Néanmoins, une mère et sa fille pourrait être sensiblement touchée par ce film.

Dès le début du film les mouvements de caméra sont très esthétiques, ce qui permet de plonger plus facilement dans l'histoire. De plus, on remarque bien que la mère est prête à tout pour sa fille. On remarque aussi facilement que nous sommes dans une société différente de la notre, rien que par les couleurs utilisées. Je ne sais pas si c'est fait exprès, mais à certains moment j'ai l'impression de percevoir de l'ironie dans les plans et je trouve cela très bien fait. Certains plans sont vraiment très soignés et très artistiques, cela me permet d'apprécier ce film puisque nous avons étudier ces aspects du cinéma. Le sujet d'un match de foot ressort souvent et sert parfois de raccord. Cette originalité me plaît beaucoup. Le rapport avec la guerre des balkans est peu important, mais remarquablement introduit par l'activité extra-scolaire de la jeune fille. La jeune fille doit partir en excursion et on parle de son père en lui expliquant que l'on peut aider financièrement les enfants des personnes mortes pour leur patrie. En effet, le scénario est vraiment intéressant à mes yeux. Toutefois, certains moments sont assez amusants alors que d'autres sont fort durs, ce contraste est impressionnant. On retrouve beaucoup de sentiments. On utilise aussi le procédé du film dans le film, quand la mère s'endort un personnage du film que regarde la fille demande : "tu dors?", je trouve ce genre de procédé totalement artistique. Ce que j'aime beaucoup aussi c'est que le film ne dure pas trop longtemps, ce n'est pas un film à rallonge, il nous raconte une histoire et pas une succession d'événements comme dans un film commercial ou les gentils accomplissent toutes sortes de périples pour tuer les méchants.

Cependant, certains aspects déçoivent, par exemple, lorsque l'on voit les femmes parler dans une réunion, je trouve cela fort banal. La crise d'adolescence de Sara m'a fort déplu, fort peu intéressant surtout qu'elle s'explique par la disparition du père. Lors du film, des malfrats négocient entre eux, mais toujours devant une synagogue, je ne sais pas si cet élément est important, il pourrait être mal interprété. De plus, la présence du traumatisme de la mère me semble trop important, au point qu'elle puisse frapper sa propre fille. Même si des moments du film sont agréables, il ne faut pas oublier qu'il parle d'un sujet grave qui est le viol et on passe trop vite d'un moment de bonheur à un moment de désespoir.

En conclusion, ce film est excellent, malgré sa dureté et sa réalité qui n'est pas ancrée dans notre histoire. Je ne pense pas que dans les 20 dernières années ce soit passée une telle atrocité dans nos régions.

Penasse Julien 6A