samedi 3 avril 2010

Critique - "Tout sur… la vie" par Elodie L.


C’est une histoire à la fois drôle et sensible que nous propose Almodovar, le célèbre réalisateur espagnol, avec son film, Tout sur ma mère. L’héroïne est Manuela, une femme célibataire vouée à son fils. C’est lorsqu’ils se rendent à une représentation d’Un tramway nommé Désir, qu’Estéban, le jeune garçon de 17 ans se fait renverser par une voiture en voulant obtenir un autographe d’Huma Rojo, il décède. Suite à cette mort prématurée, Manuela transporte son chagrin de Madrid à Barcelone, à la recherche d’anciens amis et du père d’Estéban, qu’il a toujours voulu connaitre.

Almodovar offre une autre vision de Barcelone, le spectateur se retrouve face à une ville douteuse, tantôt snob et tantôt repère de drogués. Nous sommes transportés dans un monde démasculinisé, ou les hommes sont soit malades soit travestis. Les hommes ne sont pas mis en valeur, au contraire ils jouent le rôle des salauds. La vie des personnages semble hors du commun. On plonge dans l’univers cinglé d’une mère en deuil, d’une actrice homosexuelle angoissée car son amante est accro à l’héroïne, d’une religieuse séropositive enceinte d’un transsexuel. Les femmes dans Tout sur ma mère sont fortes, entreprenantes et indépendantes, elles sont également toutes seules, elles sont néanmoins maitresses de leur solitude.

Pedro nous invite à rire et à pleurer avec ce fait divers. A travers son film il nous montre une humanité mutilée par la vie, mais au final elle est toujours capable d’aimer d’un amour véritable et elle garde l’essentiel, son élégance. Si l’univers d’Almodóvar est tout sauf orthodoxe, il ne manque ni de tendresse, ni de charité.

C’est un film exceptionnel, un hommage à toutes les femmes. Avec une série d’actrices extraordinaires, dont Cecilia Roth (Manuela) et Antonia San Juan qui joue le rôle d’Agrado un personnage mémorable, qui nous offre un monologue rempli d’humour. Ce film est un message de tolérance, et une leçon de vie immense.


Elodie Lenzke, 6A