samedi 3 avril 2010

Critique - "Glander plus pour vivre plus" de Mathilde Simon, lauréate du Concours Cinergie



1,2,3, à pas comptés, ils avancent. Sans oublier eux-mêmes de compter leurs pas. Et une fois que le nombre que chacun a reçu à la naissance est dépassé, ils meurent.

Serait-ce une excuse pour marcher le moins possible, moins j’en fais, mieux je me porte ? Mais non, pas du tout ! Il s’agit d’un genre de gang, celui des Barons. Le plus vieux, c’est Mounir. C’est lui le seul, le vrai, l’unique. Et lui, il a décidé de rester Baron jusqu’à la fin de sa vie.

Mais Mounir est loin d’être le seul, il y a aussi son meilleur pote, Hassan. Et lui, il a décidé d’être un comique. Mais son père refuse obstinément. Il sera chauffeur de bus ou rien du tout ! Alors pour le moment, Hassan décide de s’en tenir au rien du tout.

Mais il ne s’agit pas que de glande ! Hassan, la colonne vertébrale du film est un comique. Mais il n‘est drôle que lorsqu’il raconte sa vie.

Quand il raconte des blagues inventées, il ne fait rire personne. Alors il va commencer à se poser des questions. Est-ce que ma vie est une blague ? Est-ce que la vie est une blague ?

C’est un questionnement très avisé, car au fond, personne ne peut y répondre, même si ce film nous donne une amorce de réponse. De toute façon, cette question est tellement subjective qu’elle va pouvoir créer une large polémique.

Puis, il y a aussi la question de pouvoir assumer sa vie comme on l’entend.

En effet, quand j’ai vu ce film, je me suis dit que ne rien vouloir faire de sa vie, c’est une forme de peur. Si on a peur de la vie, on ne pourra forcément pas s’y voir vivre. Alors les gens comme Mounir cherchent une forme de protection, et il l’a trouvé en se recréant une nouvelle famille, les Barons, avec lesquels il se sent en toute sécurité.

Mais une fois que cette peur est prête à être affrontée, il faut foncer, et pouvoir vivre sa propre vie. L’assumer et la vivre pleinement, avec les personnes que l’on souhaite, même s’il s’agit de la sœur de son meilleur pote. Elle n’est pas comme ton pote avec des cheveux longs, elle est aussi une femme, et elle aussi peut décider avec qui elle veut vivre.

Alors, une fois que Hassan a compris qu’il pouvait affronter sa peur, il a foncé et a du faire face aux foudres de Mounir, mais il a tracé sa route. Il était prêt à quitter les Barons pour accéder à une vie active, où les pas ne sont plus comptés.

De là, nous arrivons à la fin de ce film, où chacun a pu trouver sa voie et s’accomplir en dehors des Barons.

Et du côté de la forme, nous pouvons dire que la manière de communiquer entre les personnages et les spectateurs est l’humour. C’est lui qui a le grand rôle finalement. Les blagues sont vraiment drôles, et la salle au complet riait de bon cœur.

Aller voir ce film a été un grand moment de détente, mais ma tête est encore pleine de souvenirs ! J’ai beaucoup réfléchi par la suite, et je suis arrivée à la conclusion suivante, qui est bien sur discutable : la vie peut devenir une blague si c’est ce que nous faisons d’elle. La vie n’est autre que notre volonté. Si nous décidons de changer, alors notre vie changera.


Mathilde Simon, 6A