lundi 15 mars 2010

Critique - "Accoutumance constante" Catherine G.


« Violet le matin, bleu l'après-midi, orange le soir, vert la nuit. C'est tout simple : 1, 2, 3, 4 » sont les premiers mots d’une fiction plutôt inédite. Nourrie à la télévision et devant la télévision, l’héroïne de « Requiem for a dream » de Darren Aronofsky est une veuve, mère d'un jeune junkie, recevant un jour une lettre lui promettant un passage dans son émission de télé favorite. Pour être la plus belle possible, elle veut porter la jolie robe rouge que son mari aimait tant. Commence alors une addiction circulaire...

Tout d’abord, des sons et images dites chocs bercent cette fiction pas comme les autres.

En effet, les images de drogue et de sexe montrées à l’écran sont assez crues. Le réalisateur veut montrer les choses telles qu’elles sont dans la réalité. Cela à un certain air de ressemblance avec « Orange mécanique » de Stanley Kubrick. Les sons ne sont pas toujours très agréables à entendre et nous donnent parfois la migraine, transformant ainsi l’atmosphère -déjà choquante à la base- en un film plutôt violent. La musique utilisée dans le film est assez redondante et tout le monde l’a déjà entendue auparavant. Elle est planante tout en étant rythmée emportant le spectateur dans des sentiments les plus extrêmes.

Ensuite, les thèmes abordés illustrent la transformation de toute chose en assuétude.

Ce film montre que la recherche du bonheur peut nous détruire, nous ainsi que notre vie, par la drogue, le sexe, les médias, l’anorexie mentale, etc. Les personnages vont devenir dépendants et n’arriveront plus à gérer leur vie normalement. Les gens rejettent la société où il faut travailler pour vivre, mais hélas, au final, ils se font plus exploiter que s’ils avaient acceptés les règles d’emblée. Les héros vont vénérer ceux qui sortent des normes de la société et qui en sont fiers. Les thèmes sont exposés sans pudeur et sont très touchants. Ils nous concernent tous, sans exception, car notre vie peut basculer du jour au lendemain.

Enfin, « Requiem for a dream » est une mise en scène laissant extérioriser nos sentiments les plus profonds.

Dés les premières minutes du film, le spectateur se sent emprisonné dans un univers à la fois oppressant et touchant, ne comprenant pas tout à fait ce qu’il s’y passe. Ce dernier doit donc être ouvert d’esprit pour mieux réaliser que des assuétudes si profondes existent réellement. Darren Aronofsky va délicatement nous pousser jusqu’au bout de nos limites afin de nous identifier aux personnages. Les larmes vont donc, à maintes reprises, stagner à la cornée de notre œil afin de ruisseler le long de nos joues lors du générique de fin.

Bref, en mixant des images chocs, des thèmes touchants avec une musique de fond triste, vous obtiendrez une fiction troublante mais surtout inédite appelée « Requiem for a dream ». Le film rend, au fur et à mesure, le spectateur accro à une drogue s’infiltrant au plus profond de son âme. Il vous fera suer comme pleurer et fera remonter à la surface les sentiments que vous avez trop longtemps gardé en vous sans oser les extérioriser... En voyant apparaître le générique de fin, on se sent transformé, tout ça sans prendre de pilule mauve le matin... L’accoutumance finit par perdre sa constance et tend à disparaître progressivement... L’écran s’éteind...


Catherine Goffart, 6A