samedi 13 mars 2010

Critique - "Les scandales passent, la Légende reste" , Elodie L.


Gainsbourg : vie héroïque, n’est pas contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’éloge d’une star mais bien un film judicieusement actualisé. Il s’agit d’un biopic c'est-à-dire un film biographique. Le but de l’œuvre n’est pas de montrer la vie de scandales qu’a vécu Gainsbourg mais bien le passage de l’enfant anticonformiste à la figure mythique qui a captivé tant de personnes.

Joann Sfar, le réalisateur et dessinateur français, raconte une idole de façon différente, en sortant des sentiers battus. Pour cela, il a déployé une histoire fantaisiste qui s’accorde à la réalité par quelques points d’attaches très forts qui sont : les chansons de Gainsbourg et sa relation avec les femmes. Sfar nous a concocté un récit captivant, qui réussit à nous faire croire, pour une fois, que le cinéma et le dessin animé ont quelque chose à faire ensemble.

Les grands moments de la vie de l’artiste y sont présents. Il débute avec son enfance sous l’Occupation et le risque de la déportation. Ensuite sa vie d’artiste : peintre, puis chanteur, et ses rencontres avec les grands de l’époque (Boris Vian, Juliette Gréco…) tous ces instants sont mis en scène avec une pointe d’humour et de faits invraisemblables comme le chat de Gréco qui est pourvu de parole.


Une autre fantaisie est les deux dessins que Joann Sfar a sorti de son carnet : une tête monstrueuse qui suit obstinément Lucien durant sa jeunesse et lorsque celui devient une vedette, une grande marionnette à l’effigie caricaturée de Gainsbourg. Une sorte de mauvaise conscience, le guide dans ses choix et l’incite vers le mal. La mélange entre le réalisme et les effets spéciaux n’est nullement choquant, le réalisateur a magné les deux avec justesse et succès.
L’œuvre mélange également des scènes connues et des anecdotes, c’est ainsi qu’on voit Laetitia Casta en cuissardes interprétant Bardot Davidson, une image universelle, ou encore lorsque qu’on montre les affrontements avec les associations d’anciens combattants qui s’opposent à la version reggae de la Marseillaise.


A coté de ca, on voit B.B. croquer dans un cornichon chez les parents de Serge, et aussi Gainsbourg joué avec ses deux enfants en plein milieu de la nuit.
C’est un film raffiné et étincelant, truffé de vérités et d’illusions qui met en évidence les ambitions et les angoisses d’une personne hors-du-commun, d’un grand homme de la chanson, une Légende que l’on n’oublie pas.


« Je composerai jusqu'à la décomposition. » S.Gainsbourg

Elodie Lenzke, 6A