jeudi 18 mars 2010

Critique - "Manger pour mourir, à table!", Sophie K.


Le film "La grande bouffe" (titre italien : La granda abbuffata) est un film franco-italien réalisé par Marco Ferreri en 1973.

Ce film, est une critique sur la société de consommation, le but du réalisateur à été de dénoncer des réalités, mais plus particulièrement une classe sociale (les bourgeois) qui vivent pour manger et non qui mange pour vivre.

Quatre amis, Marcello le pilote de ligne, Ugo le restaurateur, Michel le réalisateur de télévision et Philippe le juge vivant avec sa nourrice, se réunissent lors d’un week-end pour se livrer à un suicide collectif gastronomique. Ugo se charge de la confection des plats tandis que Marcello fait venir des prostituées. Toutefois, effrayées par la tournure que prennent les événements, celles-ci s’enfuient au petit matin et seule reste l’institutrice Andréa, fascinée par l’entreprise suicidaire des protagonistes, et, qui fera office de substitut maternel.

La grande bouffe, n’est pas un film qui est là pour plaire, Marco Ferreri a pris des risques en abordant des thèmes tels que : la nourriture, la société en décomposition, et le suicide, qui est ici gastronomique.

Lors de sa sortie, en 1973, la répercussion de ses différents thèmes fit scandale au Festival de Cannes. Il fut hué et Marco Ferreri répondit aux critiques : « Nous tendions un miroir aux gens et ils n’ont pas aimé se voir dedans. C’est révélateur d’une grande connerie ».

On vise ici, à reproduire la nature humaine au plus près, on l’expérimente, on cherche à dénoncer des réalités ce qui soulève de nombreux questionnements : Quel est la plus belle mort ? Puisqu’il faut mourir autant le faire en se faisant plaisir ? Faut-il vivre pour manger ou manger pour vivre ? Ces questionnements symbolisent la destiné des protagonistes mais aussi la décomposition d’une société.

Au niveau de la forme, la chronologie est extrêmement maitrisée, Ferreri ne s’attarde pas seulement à filmer la nourriture qui est pourtant sujet principal mais aussi des corps en décomposition (visages blêmes, bouffis, malades). Ce qui permet au film, d’avoir une chronologie parfaite de la folie jusqu’à la mort.

Pour conclure, la grande bouffe n’est pas là pour plaire, mais bien pour faire passer un message, heurter les mentalités sur la déchéance de la société avec en accompagnement une touche d’humour noir tout au long de ce séminaire gastronomique.

Sophie Kluts, 6A