lundi 26 mai 2014

billet d'humeur c'est arrivé prés de chez vous (examen)


thibaut simon

Billet d’humeur : « C’est arrivé prés de chez vous »

Outre les thèmes ressassés de la violence gratuite, du voyeurisme et de la téléréalité mode « Striptease », ce film m’a personnellement perturbé par l’incrustation de passages poétiques souvent de mauvais goût, voir ridicules mais qui sont de véritables contrastes aux scènes d’horreur ou de violence gratuite.                                                                                                                                   
C’est à la fois perturbant et décalé, la poésie étant par nature à l’opposé de la violence.
Quand le « héros » cite le poème suivant :
Pigeon, oiseau à la grise robe,
Dans l’enfer des villes
A mon regard tu te dérobes,
Tu es vraiment le plus agile

et ce, juste avant un meurtre, cela non seulement casse le rythme mais atténue également l’horreur du personnage. On a envie de rire en accompagnant ce personnage si répugnant qui nous récite un poème nul. Cela n’a aucun sens et c’est cela qui est irrésistible.
De même au bord de la mer, lorsque Poelevorde est pris de lyrisme nous déballe un poème langoureux  relatif à la mer qui ressemble à un mix de Brel, Trenet etc, comment ne pas exploser de rire! Et cette envie de rire nous culpabilise aussi.
Avec la mer du Nord
Le long des golfes clairs
Et des vagues dodues
Pour arrêter les vagues
Et des poissons volants, volant comme des goélands.
Et des planctons, en veux-tu, en voilà
Et des saumons rouges surgissant de l'au-delà !
Et les méduses amères
Et les algues pourpres
Et les goémons d'hiver
Rien... non rien ne m'empêchera de citer ton nom
Mer ! Mer ! Mer ! cruelle marâtre amère et les eaux qui (…)

Bref, ces instant poétiques sont des respiration dans un flux de violence et un instant de répit et de sourire. Ils donnent une respiration et même un rythme au même titre que les meutres.