samedi 15 mai 2010

Analyse - Pickpocket (1959) de Robert Bresson, par Delmotte C.

«Un virtuose nous fait entendre la musique non pas comme elle est écrite, mais comme il la sent.»
[Robert Bresson]



Résumé : Michel, un jeune homme sans repère, se loge dans une petite chambre. Sa mère, qui est malade, ne reçoit plus de visite de son fils depuis un incident louche après lequel une certaine somme d'argent a disparu. Elle est soignée par Jeanne, une jeune fille à son tour abandonnée par sa mère et qui habite avec un père alcoolique et une petite sœur. Petit à petit, Michel apprend les ficelles du métier jusqu'à devenir un pickpocket professionnel. Il ne se sortira pas facilement du gouffre d'angoisse et de solitude dans lequel il est tombé.


Deux caractéristiques du fond:

Thèmes :
Bresson parvient magnifiquement à traiter le thème difficile -car assez ambigu- du vol et de la jouissance qu’il peut apporter. Bien que cette jouissance soit souvent partagée avec le spectateur et que Michel reste un homme relativement attachant, le film ne franchit jamais les barrières de la morale. Le final «heureux» m’a semblé à ce propos un peu déplacé, ou du moins trop vite expédié…Mais l’impression d’être en présence d’un véritable chef d’œuvre ne m’a pas quittée pour autant, bien heureusement.


Questions soulevées : Même si Robert Bresson néglige les traits typiques du drame, Pickpocket reste captivant de bout en bout ; le questionnement moral et le sentiment de marginalité de Michel sont profondément émouvants. On se demande quel est l’intérêt de Michel à voler mis à part le butin qu’il emporte… sa marginalité est plus marquée encore à la fin du film lorsqu’il dit à Jeanne à travers les barreaux de la prison «Jeanne, quel étrange chemin il m'aura fallu pour parvenir jusqu'à toi».
Catherine Delmotte, 6A