samedi 8 mai 2010

Opinions - Réalisateur vs Directrice de production


En réalisant mon travail de fin d'études sur le thème du "court-métrage de fiction en Belgique", j'ai interviewé plusieurs professionnels du cinéma. Parmi eux, j'ai sélectionné deux avis différents concernant l'actualité ainsi que l'avenir du court-métrage belge.




Christophe Hermans, réalisateur
Il a réalisé "Les parents" (long documentaire), "Le crabe" (court-métrage), "La balançoire" (court-métrage ayant remporté de nombreux prix) et vient de terminer "Etrangère" (long documentaire).

Comment voyez-vous le court-métrage en Belgique ? Comment se porte-t-il ?

Il se passe très bien en Belgique car on tourne une trentaine de courts-métrages que ça soit de fiction, d’animation ou de documentaire par an. Il existe un grand vivier. Le cinéma belge se développe en festivals. Nous sommes de plus en plus reconnus grâce à la qualité de nos films. Cependant, le court tend progressivement à disparaître en salle ou à la télévision et c’est vrai qu’il est très difficile de vivre de ça.

Selon vous, quel est son avenir ?

La communauté française agrandit de plus en plus ses enveloppes pour pouvoir produire des courts-métrages. Grâce aux nouvelles technologies, on peut faire des films avec nos appareils photo, nos gsm, etc. Cela ouvre donc le marché à des personnes n’ayant pas nécessairement fait des études de cinéma, qui ne sont pas du tout des cinéastes au départ. Ils veulent s’essayer à faire des films et donc du coup, il y aura une expansion encore plus grande. De plus, Internet permet une meilleure diffusion.










Laura Petitjean, directrice de production

Comment voyez-vous le court-métrage en Belgique ? Comment se porte-t-il actuellement ?

Je ne sais pas dire comment il se porte. Il y en a beaucoup qui se font mais ça se fait dans des conditions vraiment catastrophiques. Dans le dernier court-métrage où j’étais, on avait vraiment un budget ridicule avec un réalisateur qui avait vraiment des ambitions esthétiques. Il a donc dû faire d’énormes concessions et n’a pas fourni à l’équipe de logement et de nourriture. Il est donc très dur pour de jeunes réalisateurs d’avoir confiance en l’avenir et a créer. Le tax shelter a été une ouverture assez surprenante et ça va apporter de nouvelles choses. Maintenant, je pense que les réalisateurs devraient prendre conscience que le court-métrage est un mode d’expression à part entière. En tout cas, si le court-métrage se porte bien, les réalisateurs de courts-métrages, eux, se portent moins bien.

Selon vous, quel est son avenir ? Comment vont-ils évoluer dans le futur ?

C’est le secteur du cinéma qui va évoluer complètement. Ce qui est génial c’est qu’il y a plein de maisons de production qui font du court-métrage. Il y a donc moyen de se faire produire si l’on veut réaliser un court-métrage. Mais le problème est toujours une question d’argent. Donc, comment va-t-il évoluer dans le futur, je ne sais pas...


Catherine Goffart