Synopsis : Kyoto, au XIIe siècle. Sous le portique d'un
vieux temple en ruines, Rashômon, trois hommes s'abritent de la pluie. Les
guerres et les famines font rage. Pourtant un jeune moine et un vieux bûcheron
sont plus terrifiés encore par le procès auquel ils viennent d'assister. Ils
sont si troublés qu'ils vont obliger le troisième voyageur à écouter le récit
de ce procès : celui d'un célèbre bandit accusé d'avoir violé une jeune femme
et tué son mari, un samouraï.
Le drame a eu lieu dans la forêt à l'orée de laquelle est situé le portique
de Rashômon. L'histoire est simple : Qui a tué le mari ? Le bandit Tajomaru, la
femme, un bûcheron qui passait ou le mari lui-même qui se serait suicidé ?
Autant d'hypothèses vraisemblables. Mais les dépositions des témoins devant le
tribunal apportent à chaque fois une version différente du drame, et la vérité
ne percera qu'après de nouvelles révélations surprenantes...
Contexte : Le roturier, le moine et le bûcheron, même s’ils
sont totalement extérieurs à l’histoire (si ce n’est le bucheron qui est un
minimum impliqué) ont tout de même une importance énorme dans le scénario, car
ils représentent trois visions différentes face à ces témoignages qui se
contredisent. Une des séquences du film l’expriment d’ailleurs plutôt bien. La
subjectivité de la mémoire et le fait de se mentir à soi-même sont au cœur de
cette œuvre.
Sous une des portes en ruine qui mènent à Kyoto, trois hommes (un bucheron,
un prêtre et un roturier) représentent chacun une attitude face à cette réalité
qui est différente pour les témoins du meurtre en question. La subjectivité de
la mémoire et le fait de se mentir à soi-même sont donc au cœur de l’œuvre.
Le bûcheron, qui a vu comment le meurtre s’est déroulé, doute de sa propre
réalité après avoir entendu les trois autres témoignages. Ces pensées ne sont
plus claires, pourtant il était bien présent.
Le moine, présent lors du procès, se demande ce qu’il reste de notre
humanité mais se rattache comme il peut aux valeurs morales essentielles en
espérant qu’elle ne seront pas détruites par l’avidité croissante des hommes.
Quant au roturier, il agit comme spectateur (il est extérieur au meurtre),
il se soucie peu de ce qui est faux ou non, il veut simplement une bonne
histoire à entendre.
Le bûcheron, qui a vu comment le meurtre s’est déroulé, doute de sa propre
réalité après avoir entendu les trois autres témoignages. Ces pensées ne sont
plus claires, pourtant il était bien présent à ce moment-là, mais sa
culpabilité à cause du vol de la dague le chamboule totalement.
Le moine, présent lors du tribunal, se demande ce qu’il reste de notre
humanité mais se rattache comme il peut aux valeurs morales essentielles en
espérant qu’elles ne seront pas détruites par l’avidité croissante des hommes
qui ne cesse
Quant au roturier, il agit comme spectateur (il est extérieur au meurtre),
il se soucie peu de ce qui est faux ou non, il veut simplement une bonne
histoire à entendre.
Séquence :
Analyse :
- 1er
plan :
Forme : Les trois personnages sont à la porte de
Rashômon menant à Tokyo, la caméra est placée derrière une poutre endommagée.
Le son de la pluie est très présent. Le temple est en ruine. L’un des
personnages, le roturier se lève en riant.
Fond : La position de la caméra derrière les
poutres renforce l’idée de chaos de la situation. La pluie, qui est un obstacle
pour les personnages depuis le début du film, ne cesse de tomber. Le roturier
prend toute cette histoire à la légère contrairement aux deux autres
personnages.
- 2ème plan :
Forme : Raccord dans
le mouvement, les trois personnages sont maintenant pris de profil, le roturier est en conflit avec les deux
autres personnages. Le moine se lève. Ce qui était à l’avant-plan se retrouve à
l’arrière-plan et vice versa.
Fond : Les dialogues n’impliquent que le roturier et l’un
des deux autres personnages à la fois. Les hommes sont comparés aux poutres du
plan précédent à mon sens.
- 3ème plan :
Forme : Raccord dans le mouvement, le moine
s’agrippe à un poteau en bon état prenant 1/3 de l’écran tandis que le
roturier, le tire légèrement en arrière. Panoramique, le poteau est vu
maintenant de l’autre côté et prend également 1/3 de l’écran. Le poteau est
endommagé de ce côté-ci, et l’arrière-plan où se trouve le bûcheron est en
ruine. Le roturier jongle entre les plans
Fond : Le poteau symbolise un pilier moral de
la société auquel le prêtre se rattache tandis que le roturier, agissant comme
spectateur, tente de le ramener à la raison, à ouvrir les yeux sur le monde.
Dans la seconde partie du plan, le bûcheron, qui est en réalité un voleur, se
trouve bien éloigné de ce poteau, qui de son côté est très endommagé.
- 4ème plan :
Forme : Raccord par le son, lorsque le roturier
rit. La caméra est maintenant dans la pluie et prend les personnages d’une
échelle plus éloigné se rapprochant du 1er plan. Le roturier jette
des bouts de bois dans la pluie.
Fond : Le fait que la caméra prend de la
distance avec les personnages et que le roturier « éteint » les
morceaux de bois enflammés donne à comprendre que la discussion semble finie
malgré qu’il n’y ait aucune solution au problème.
Benjamin Mezroui 5A