lundi 16 juin 2014

Bread and Roses de Ken Loach


  • Biographie de Ken Loach :
Kenneth Loach est né le 17 juin 1936 à Nuneaton en Angleterre. Fils d’électricien, brillant élève, il étudie le droit à l’Université Oxford. Il devient comédien, plutôt qu’avocat, puis assistant metteur en scène au Northampton Repertory Theater en 1961. Il va ensuite travailler pour la télévision (BBC) comme réalisateur de téléfilms (du docudrame), il signe déjà des fictions en prise directe avec la société britannique, telles que Cathy comme Home (1966). En 1968, en adaptant son téléfilm Poor Cow au cinéma, il va devenir l’un des fondateurs de la vague néoréaliste britannique. Ken Loach est un réalisateur engagé sur le terrain politique. Ensuite, Ken Loach est depuis, ses débuts, le dénonciateur des ravages du libéralisme. Il s’en prend directement à ceux qui tirent les ficelles d’un système où le plus faible est écrasé et asservi. De plus, Ken veut dénoncer l’intervention américaine en Amérique Latine, de cela, il réalise Carla’s Song (1996). L’univers de Ken reste cependant essentiellement celui du monde du travail. Par ailleurs, il s’intéresse particulièrement au contexte social et politique comme ces personnages qui sont pris au cœur de leurs appartenances sociales, mais aussi au cœur de l’Histoire économique et politique. Il trouve que l’histoire de l’homme est collective et non individuelle.
Ken Loach connaît un succès critique et public dans son pays avec son deuxième opus, Kes tandis que les cinéphiles européens saluent le glaçant Family Life (1972). S'il s'essaie au film en costumes avec Black Jack (1978), Ken Loach se consacre essentiellement au petit écran durant les années 70. Ensuite, avec la chronique Regards et Sourires, il entre pour la première fois dans la course à la Palme d'or, même s'il devra attendre les années 90 pour s'imposer comme l'un des auteurs majeurs du cinéma européen.

Lucide et engagé, Ken Loach porte un regard chaleureux sur les laissés-pour-compte de l'Angleterre thatchérienne avec des œuvres comme
Riff Raff (1991) ou Raining Stones qui lui vaut le prix du jury à Cannes en 1993. Entouré de fidèles collaborateurs (au scénario, à la production), il offre à des comédiens peu connus des personnages forts qui débordent d'humanité : la mère combative de LadyBird ou l'alcoolique de My Name is Joe. Citoyen aux aguets, ce marxiste convaincu dénonce la privatisation du rail en Grande-Bretagne (The Navigators), l'exploitation des travailleurs à Los Angeles (Bread and Roses) et les préjugés raciaux post-11 septembre (Just a Kiss).

Observateur précieux de la société contemporaine (comme en témoigne encore l'inoubliable
Sweet Sixteen en 2002), Loach se plaît aussi à revenir sur des épisodes marquants de l'Histoire récente : le régime nazi dans Fatherland, la Guerre d'Espagne dans Land and Freedom, le mouvement sandiniste au Nicaragua dans Carla's Song. En 2006, quinze ans après le thriller Hidden Agenda, il se replonge dans le conflit irlandais avec Le Vent se lève , nouveau film d'époque qui permet à ce cinéaste consacré et influent de décrocher une récompense qui lui a longtemps échappé : la Palme d'or au Festival de Cannes. Il passe ensuite du très noir It's a Free World (2007), amer constat sur la mondialisation (Prix du scénario à Venise en 2007) au plus léger Looking for Eric, présenté à Cannes en 2009.

Après ce détour par la comédie sociale, il revient l'année suivante avec
Route Irish, qui traite d'un sujet plus grave : la place grandissante des sociétés de guerre privées dans les conflits d'aujourd'hui. Ce film, de nouveau en sélection à Cannes, ne fait que précéder une énième venue du cinéaste sur la croisette, pour la présentation en compétition de la comédie La Part des Anges en 2012. Deux ans plus tard, c'est en Irlande que Ken Loach nous emmène, pour le drame historique Jimmy's Hall. Ce film qui a été co-écrit avec Paul Laverty.
  • Filmographie de Ken Loach :

12 prix et 88 nominations dans les festivals pour Laoch.
  • En 1990, au Festival de Cannes, Prix du Jury avec Hidden Agenda.
  • En 1993, au Festival de Cannes, Prix du Jury avec Raining Stones.
  • En 1994, au Mostra de Venise, Lion d'Or honneur.
  • En 1996, au César, Prix du Meilleur film étranger avec Land and Freedom.
  • En 2005, au César, Prix du Meilleur film de l'Union Européen avec Just a Kiss.
  • En 2006, au Festival de Cannes, Palme d'Or avec Le Vent se lève.
  • En 2009, au European Film Awards, Prix de la European Film Academy pour l'ensemble d'une œuvre.
  • En 2009, Prix Henri-Langlois d'Honneur – comédienne.
  • En 2009, au Festival de Cannes, Prix du Jury avec Looking for Eric.
  • En 2012, Lumière, Prix Lumière.
  • En 2012, au Festival de Cannes, Prix du Jury avec La Part des Anges.
  • En 2014, au Berlinale, Ours d'Or d'honneur.
Loach a réalisé de nombreux films, voici ces meilleurs :

  • La Part des Anges.
  • Family Life.
  • Hidden Agenda .
  • Raining Stones.
  • Sweet Sixteen.
  • Land and Freedom.
  • Looking for Eric.
  • LadyBird.
  • Kes.
  • Carla's Song.

     
    Bread and Roses
     


 
Réalisateur : Ken Loach
Sénariste : Paul Laverty
Date de sortie : 25 septembre 2001
Durée : 112 min
Avec : Pilar Padilla, Adrien Brody, Elpidia Carrillo
Séclection Officielle Cannes 2000.

Émigrée clandestine, Maya a quitté le Mexique pour une vie meilleure aux États-Unis. Elle va y rejoindre sa sœur Rosa pour travailler tout comme elle en tant que femme de ménage au sein de la Angel's Cleaning Company, la plus grosse société de nettoyage de tout le pays. Un soir, elle croise Sam Shapiro, étudiant et syndicalise qui cherche à faire prendre conscience aux employés de la société de leurs déplorables conditions de travail. Le message de Sam est une graine qui germe dans l'esprit de Maya tandis qu'ils s'éprennent l'un de l'autre. Mais vouloir se syndiquer c’est prendre des risques et beaucoup d'employés sont licenciés pour simple participation à un meeting syndical. C'est le cas de Ruben qui venait de décrocher la possibilité d'aller à l'université et qui voit ses rêves d'un devenir meilleur s’effondrer. Maya va voler de l'argent pour que Ruben réalise son rêve. Lorsqu'elle sera arrêtée et expulsée du territoire américain, les manifestants auront remporté leur victoire vis-à-vis du droit de se syndiquer. Maya, elle, devra retourner au Mexique en emportant avec elle, une lettre que lui aura glissée Sam.
  • Ce que me disent les spécialistes :

« Entre rires et larmes, entre contestations et fêtes musicales, entre message du style « ne nous laissons pas faire » et une narration solide et en phase avec la vraie humanité, Loach signe un film utile, divertissant et touchant » Le Soir.

« Soucieux d'être à la fois percutant et grand public, Ken Loach n'hésite pas à caser ici ou là quelques musiques ou clichés doucereux, voire superflus, mais jamais envahissants. » Le Journal du Dimanche.

« Quand Ken Loach abandonne ses working class heroes, les prolos anglais, c'est pour la bonne cause. Il a trouvé plus exploités qu'eux, à Los Angeles : les employés de ménage qui s'affairent dans les gratte-ciel déserts, comme des « fourmis surexploitées ».
Un jeune syndicaliste, Sam, vient pour organiser cette profession qui n'en est pas une. Ils sont peu nombreux à réagir. Maya, une immigrée clandestine mexicaine en est, tandis que sa soeur aînée, Rosa, condamne ce qui se trame. Un affrontement douloureux se dessine entre les deux soeurs... Mais c'est, bien sûr, la prise de conscience collective et le combat au nom de la dignité qui ont, une fois encore, mobilisé le cinéaste. Le scénario est d'une crédibilité à toute épreuve : cette révolte a réellement eu lieu dans les années 1990. Loach dévoile un univers brutal où on se fait virer sur-le-champ pour quelques minutes de retard ou, pis, pour avoir refusé de moucharder.
Mais, au-delà des rebondissements de l'intrigue, ce qui frappe, c'est la force vitale qui l'irrigue. Derrière les visages anonymes de ces hommes et femmes vulnérables, une humanité, niée, émerge peu à peu. Il suffira d'un plan - le cortège, déterminé et rigolard, des clandestins marchant enfin au grand jour au milieu des buildings très chics de L.A. - pour résumer le chemin parcouru. Dans de tels moments, Ken Loach est vraiment avec ceux qu'il filme. » Jean-Claude Loiseau pour Téléram.

« Loach reste lui-même, son message est toujours aussi intensément juste et étrangement d'actualité » Le Soir Magazine.

« Si un temps, il (Ken Loach) a pu s'oublier dans un militantisme dévoyé, il revient cette fois-ci en force, avec cette âpreté et cet instinct poétique qui faisaient tout le prix de Kes ou de Raining Stone. » Fluctuat.net.

  • Ce que dit l'oeuvre:

Loach est parti tourner à Hollywood ! Ainsi, le pur, l'incorruptible, se serait donc laissé séduire, après avoir dit et redit que lui, non jamais, il n'entrait dans ce système ! La surprise est immense. La réalité est en fait tout autre. Ce qui a attiré Ken sur la côte ouest des États-Unis, ce sont certaines réalités sociales peu médiatisées qui se trouvent dans la région de Los Angeles. Et Ken va à nouveau collaborer avec Paul Laverty qui va écrit le script, dans le centre même de « l'usine à rêve » . Paul, à nouveau, joue le rôle de poisson-pilote. Ensuite, il va découvrir le mouvement « Justice for Janitors » .c'est d'ailleurs, de façon très caractéristique, une nuit qu'il a fait la découverte fascinée du monde des « janitors » , ces agents d'entretien des immeubles des grandes sociétés, qui travaillent quand les bureaux sont fermés. En les écoutant parler, il découvre leur univers, leur exploitation, leurs revendications, les formes d'actions auxquelles ils se livrent. Il découvre les combats menés depuis une dizaine d'années par l’organisation contre la dégradation considérable des conditions de travail. Comme par exemple, leur salaire qui était de $12,5 en 1976 et qui passe à $4,25 en 1990, et bien sur avec la perte de toute protection sociale. En conclusion, Paul et Ken ont voulu faire un film sur l'inégalité des ouvriers qui sont souvent latino-américains. On peut dire que ce film est anti-hollywoodien et non en un film pour Hollywood.

  • Cinématographie de Bread and Roses :

Les personnages de Ken Loach sont pris au cœur de leurs appartenances sociales, au cœur de l'Histoire économique et politique. Ensuite, dans nombreux films, Ken souligne la vulnérabilité des protagonistes avec eux-même et avec les autres. Il y a toujours un rapport avec le social et l'économique. Ensuite, Ken illustre une forte intrication entre un contexte très précis ( économique, social, politique ou psychologique). Il veut nous monter individualité et le collectif entre le personnage. Par ailleurs, il montre la médiocrité de la société. Il nous montre aussi les regards qu'ont les Américains en vers les Latino-américains qui impitoyable. Il y a d'ailleurs une pression politique qui condamne les Latino-américains à l'exil et désir la lutte. Ken va étudier une rencontre politique qui est celle du doit des ouvriers qui est un sujet assez tabou aux États-Unis. Ensuite, une rencontre amoureuse avec Sam le blanc, syndicaliste et Maya la latina, immigrante ouvrière.

  • Analyse d'un extrait du film :




Durée : 1:54

  • Fond :

    Tout d'abord, dans les 20 premières secondes, on voit le personnage principal, Sam, dans immeuble plus moderne, qui attend le silence pour pouvoir commencer à faire un discours (c'est un son in) à un groupe de personnes habillent de la même façon, avec un t-shirt rouge, il le dit bien, ce sont des ouvriers de ménage qui travaillent de l'immeuble où ils se trouvent. On comprend directement c'est une grève ou une manifestation pour le droit des travailleurs. Ensuite, on a une vue sur l'ensemble des personnes qui sont habillées de la même manière et portant des affiches à la main, on entend toujours le discours de Sam en son hors champ cette fois-ci. On peut remarquer que ces ouvriers sont touts de même origine, Latino-américains, vu leur teint. Par la suite, on voit encore une fois Sam, mais de plus près , qui est toujours aussi déterminé par son discours, par ailleurs, il regarde dehors avec une certaine inquiétude. De là, on aperçoit une masse de policiers ( anti-brigade) se dirigeant vers l'immeuble, les spectateurs se demandent ce que va faire la police, il y a un moment d’intrigue, cependant, Sam continue tout de même son discours en son hors champ. Néanmoins, ça ne dérange pas les ouvriers et Sam qui sont toujours aussi motivés. Ensuite, Sam pointe du doigt une banderole qui représente pour quoi ils sont tous là et pourquoi ils se battent, tout en continuant son discours, les spectateurs ressentent vraiment la détermination de Sam. De plus, on aperçoit Maya, celle qui a fait ouvrir les yeux aux autres, qui est à la même hauteur que Sam, donc elle soutient le discours, étant donnée, qu'elle hoche la tête, et de plus elle a un regard qui est très profonde. En conclusion, la séquence se termine sur Sam qui finit son discours sur le fait que les ouvriers doivent se battent pour obtenir leurs droits.
  • Forme :
    Sam est filmé un plan américain, on le voit de face. Il est en plongée étant donnée qu'il est mis en hauteur et en avant par rapport aux ouvriers, vu que c'est lui qui fait le discours. On peut apercevoir au premier plan des ouvriers ménages, tous habillées pareillement. Et au second plan, on voit le personnage principal Sam qui s'adresse aux ouvriers en étant en plongée c'est-à-dire en hauteur par rapport à eux, étant donnée, que c'est lui qui a organisé ces manifestations.
    Ensuite, on peut apercevoir Sam en plan américain et les ouvriers en plan épaule et de là, il y a un panoramique qui de Sam descend jusqu'aux ouvriers et qui continue pour bien montrer qu'ils sont nombreux à s'être déplacés. A la fin du panoramique, on peut apercevoir voir une partie de la banderole. Ensuite, on retrouve encore une fois, Sam mais en plan épaule pour monter la détermination, qu'il a pour gagner les droits aux ouvriers. Par la suite, on voit un plan d'ensemble qui nous montre au loin une masse de policiers se dirigeant vers l'immeuble. Par ailleurs, on retrouve Sam en plan épaule de profile, qui continue toujours son discours. Ensuite, on a un champ, contrechamp avec la banderole « We want bread and roses too » qui devient un panoramique de toute la banderole, puis un contrechamp avec Sam qui est en plan épaule de profile, ça nous montrer sa détermination. De là, il y a champ, contre-champ avec Maya qui elle a la même hauteur que lui, pour monter que ce sont eux deux qui ont réussir à faire bouger les ouvriers de l'immeuble. Ils sont sur le même pied d'égalité. De plus, le regard est très profond comme une femme qui est amoureuse. Encore un champ, contrechamp avec Sam toujours en plan épaule qui finit son discours avec fierté. Pour terminer, la couleur rouge est très présente. Celle-ci représente la colère des ouvriers qui se battent pour leur droit.
  • Champ :
A la fin du film, on est surpris par la fin. Ce n'est pas comme dans tous les films hollywoodien où on a toujours une belle fin. Dans Bread and Roses, la fin se termine bien pour tout le monde sauf pour Maya qui est obligé de retourner au Mexique pour cause de vol étant donné qu'elle a voulu aider son ami Ruben. Ensuite, dans ce film, on peut apercevoir qu'il n'y a pas de pub pour des marques. De plus, Loach a voulu passer un véritable message qui est tabou en Amérique. Il nous partage une expérience sensible comme par exemple dans la scène où Maya apprend que sa sœur se prostitue pour gagner de l'argent, on est véritablement mis mal à l'aise étant donné ces paroles qui sont « je me prostitue pour pouvoir payer l’hôpital à mon mari et puis je couche après avec mon mari » ou encore « je ne reconnais même pas la tête du père de ma fille. » . On se pose aussi des questions, est-ce qu'est possible que des personnes se prostitue pourvoir payer l’hôpital ? On y apprend beaucoup de choses. Ensuite, les auteurs ne sont pas si connus, à part Adrien Brody, les autres n'étaient pas si connus comme par exemple Pilar Padilla, c'était son premier long-métrage.


Examen Juin, Hana Celik 5A