lundi 16 juin 2014


Sexy and furious: a dangerous method.
Examen : David Cronenberg « crash »



















BRICHARD CAROLINE
2013-2014

















1.      Biographie du réalisateur :


David Cronenberg est un des réalisateurs les plus connu de l’art contemporain. Il est né le 15 mars 1943 à Toronto au Canada. Il est le fils d’une pianiste et d’un journaliste.
Après de courtes études scientifiques, il va suivre des études de littérature en 1963 à l’Université de Toronto. Durant ses années d’université, il est fortement influencé par les scènes underground de Toronto, le cinéma expérimental new-yorkais mais aussi par deux écrivains : Williams S. Burrough et Vladimir Nabokov. C’est à cette époque que David Cronenberg va se tourner vers le septième art et il réalise alors deux premiers court-métrage. « Transfer » en 1966 et « From the drain » en 1967.
Les thèmes de prédilections de ses films ont un lien avec l’étude du corps sur toutes ses formes. La sexualité, le corps expérimenté, la médecine et la psychanalyse.
Chacune de ses œuvres sont définies comme des réalisations qui tentent vers la perfection. Au total il réalise 9 courts-métrages et 23 longs-métrages. Dans les années 70, David Cronenberg réalise 7 téléfilms. Ce n’est qu’en 1975 qu’il revient au cinéma avec le film « Frisson ».
En 1986, il connait un succès international avec le film « La mouche ». C’est une réadaptation du film «  La mouche noir » réalisé par Kurt Neumann en 1950.
En 2008, il décide de faire deux projets extra-cinématographiques. Il va exposer des photos du film « Chromosomes » au Palazzo delle Esposizioni à Rome. Ensuite, il va adapter le film « La mouche » dans deux grands lieux mythiques : Los Angeles Opera et au Théâtre du Chatelet à Paris.
La majorité de ses réalisations sont des adaptations de livres, pièces de théâtre,… Pour les protagonistes de ces films, il n’hésite pas à faire appel a des acteurs connu du grand public : Robert Pattinson dans «Cosmopolis», Holly Hunter et Rosanna Arquette dans «Crash»,…


2.       « Crash » vu par le réalisateur :

« Crash » est un long-métrage qui met en scène un couple dont la vie sexuelle est développée mais qui s’essouffle quelque peu pour exprimer son amour grâce aux accidents de voiture. C'est à la suite d'un accident que le héros, Ballard, se lance dans l'exploration des rapports étranges qui lient le danger, le sexe et la mort.
A travers ce film le réalisateur a cherché à faire un film réaliste. Il veut changer les doctrines que le cinéma hollywoodien transmet au monde entier. Lors du tournage, David Cronenberg a du beaucoup improviser car il a dû filmer à l’extérieur des studios, souvent de nuit avec les problèmes de circulation quotidien. Pourtant le réalisateur n’a pas voulu retravailler de trop sur le montage. Il a voulu contrôler le film et en même temps faire de ce film un chaos. Pourquoi cherche-t-il à montrer du chaos ? Pour la simple et bonne raison qu’une collision est un chaos lui-même. De même que son envie a été de ne pas filmer les accidents aux ralentis. De cette manière il perturbe le spectateur et va contre les techniques utilisées  dans le cinéma de masse. Il tourne ces accidents sous une nouvelle perspective des choses qui nous sont devenu habituelles avec le cinéma de masse. 
David Cronenberg accord beaucoup d’importance au sexe dans « Crash », ce qui met les spectateurs mal à l’aise. Il veut jouer avec cela afin de ne pas répondre aux attentes du public. Il ne veut plus que les gens replacent leurs souvenirs cinématographiques dans ce film. Son but est de faire rentrer le spectateur dans le film et qu’il découvre des choses nouvelles, encore inexplorées.
De nombreuses critiques lui reprochent cette vision du sexe. Il répond aux critiques simplement : « Dans la plupart des films hollywoodiens, vous pouvez retirer les scènes de sexe sans que cela fasse la moindre différence. Dans « Crash », les scènes de sexe font partie du film : si vous les retirez, vous ne comprenez plus rien. C’est un problème car le public a tellement l’habitude de relâcher sa concentration durant les scènes de sexe qu’il a du mal à comprendre mon film.» Il dit également :
« Le terme de pornographie est désormais tellement galvaudé ­ on parle de pornographie de la guerre, de la pauvreté ­ qu’il en a perdu son sens premier qui est d’écrire sur les prostituées. Que signifie la pornographie de la guerre ? Que la guerre est sexuellement excitante ? Non, que la guerre est dégueulasse, affreuse, mais on s’est éloignés de la pornographie. «Crash» pornographique, je veux bien, encore faut-il s’entendre sur le sens des mots. Est pornographique ce qui vous stimule sexuellement. Ce n’est pas le but premier de «Crash» ­ encore que je trouve assez bien que le film puisse exciter des spectateurs. Il ne s’agit donc pas d’un film pornographique. » Fin de citation.
Pour David Cronenberg, un fil fonctionne comme il devrait lorsque le spectateur ressent une émotion intense qu’il ne peut pas décrire. Le réalisateur ne veut pas que nous ressentions quelque chose de particulier, mais il veut mettre le public dans une émotion qu’il n’a jamais connu.

3.      Analyse de l’extrait « premier accident de James Ballard » en détail :

o   Plan serré sur le toit. Les lampadaires éclairent la carrosserie du toit de la voiture de James. Il pleut (panoramique vers le bas). Plan rapproché sur la tête de James qui lit son scénario. D’une main il tient le volant (hors champ) de l’autre, de l’autre il tient le scénario. Il y a le reflet des essuie-glaces dans l’habitacle. James lis son scripte et jette un coup d’œil sur la route qui est en ligne droite. Une lumière rouge l’éclaire le temps de son passage (travelling gauche). La caméra est à l’extérieur de la voiture toujours fixée sur James. Il essaye de tourner les pages du script mais il n’y arrive pas. (Fin du travelling). Son dossier tombe par terre au niveau du siège passager. James regarde rapidement la route. Il essaye de récupérer le script avec sa main droite. Il tient le volant de la main gauche. Il regarde encore vite la route pour pouvoir se pencher plus pour attraper le dossier. Il y a le bruit de klaxon qui attire l’attention de James. Il se relève vite et tourne le volant. La route est glissante car il pleut. Il roule trop vite que pour freiner.
o   James quitte la route (contrechamp, plan moyen camera dans la voiture sur le pare-brise). James tente de contrôler la voiture sans succès. Il se déporte sur la gauche.
o   Il quitte la route. Traverse le tas de terre et se retrouve sur la route du sens inverse (travelling vers la droite, plan moyen).
o   La voiture roule à contresens et va vers les barrières de sécurité (plan moyen travelling droite, contre champ).
o   James redresse. Une voiture arrive de face. La voiture klaxonne. Route à une bande (plan moyen, travelling droite)
o   Plan serré sur la côté droit de l’avant de la voiture. Des voitures arrivent en face de lui. Elles klaxonnent. Il se rabat sur la droite.
o   Plan rapproché sur James. Il continue à rouler à contre sens. Le talus de terre est trop haut pour qu’il puisse le retraverser.
o   Il évite une voiture mais roule toujours à contresens (plan moyen, travelling vers la droite).
o   Une voiture arrive face à James (plan moyen, travelling vers l’avant).
o   Les deux voitures n’ont pas le temps de freiner. Elles se percutent. Le choc est violent (plan moyen, caméra fixe).
o   Le conducteur de la voiture en face n’a pas de ceinture de sécurité et se retrouve propulsé à travers le pare-brise (plan serré, caméra fixée sur le pare-brise de la voiture de James).
o   Corps du passager traverse le pare-brise de la voiture de James. La vitre éclate en petits morceaux (plan taille). Le corps fini sa course sur le siège passager de la voiture de James (panoramique droit).
o   La voiture d’en face est encore en plein «saut». Une voiture s’arrête derrière elle (plan moyen).
o   James part en avant mais il est retenu par la ceinture de sécurité (plan rapproché). Des morceaux de verres continuent à tombés. James a des blessures sur le visage. Il est un peu sonné. Il y a des bruits de verre.
o   James est toujours sonné (grand plan de profil, arrière est flou). Il n’y a plus un bruit. Il tourne la tête vers la droite (travelling gauche avec un léger panoramique gauche, on découvre l’arrière). On découvre le corps du conducteur mort sur le coup. Il y a la tête sur le siège et les pieds sont en l’air.
o   James regarde fixement conducteur. Quelque chose le trouble (gros plan avec une contre-plongée)
o   La paume de la main du conducteur est en sang (Très gros plan).
o   James regarde la main puis droit devant lui (contre-champ).
o   Le signe de la voiture (Gros plan, contrechamp). Le signe a été endommagé lors de la collision. De la fumée sort du capot (hors champ)
o   James porte son regard sur l’autre voiture (Plan rapproché, la voiture d’en face est hors champ).
o     En face, sur le siège passager, il y a une femme (contrechamp, plan rapproché, la caméra est dans l’ouverture du pare-brise cassé). La femme semble étonnée. Elle tente de décrocher sa ceinture. Elle n’y arrive pas mais persiste. Dans un mouvement brusque, elle accroche sa veste, ce qui découvre son sein gauche et il est à la vue de James. Il y a les marques rouges de la ceinture de sécurité. Pour provoquer James elle laisse son sein a découvert. Elle continue d’essayer d’enlever sa ceinture. Elle n’y arrive pas. Sa veste finie par recouvrir son sein. Démarrage de la musique. De la fumée continue à s’échapper des capots (hors champ)
o   James la regarde (contrechamp, plan rapproché). Il est toujours sonné.de la fumé s’échappe toujours des capots (hors champ).



4.      Ce que l’on peut déduire de l’extrait :

Quand nous visionnons cet extrait pour la première fois, nous ne cherchons pas à le comprendre ; Nous voyons un accident, deux personnes sur le choc, rien de plus. Pourtant quand nous nous concentrons sur la vraie signification de cette séquence tout devient clair et nous comprenons qu’elle est un élément clé.
Cette collision entre les deux voitures peut nous faire penser à une collision humaine entre les deux conducteurs. Les êtres, qui se trouvent sur leurs sièges respectifs, créent une sorte de lien. Les deux humains deviennent inséparables car ils ont vécu le même choc et donc ils ont le même souvenir, la même expérience. Il y a également un contraste entre la durée du choc et la relation futur des deux personnages. En effet un accident de voiture est quelque chose de très bref. Cependant la relation de deux accidentés est quelque chose que l’on ne pourra jamais effacé. Par ailleurs, tout le long du film les personnages vont vivre d’autres expériences ensembles.
Nous pourrions ajouter également qu’après un accident de voiture, les personnes concernées ont tendance à changer. Ils ont une vision différente de la vie. Ils évoluent petit à petit. C’est à ce moment précis que nous comprenons le changement que James va entreprendre tout au long du film. Les accidents vont donner une impression de liberté à James. Il va vivre de nouvelles expériences et il va y adhéré. Le personnage que le réalisateur nous présente au début va subir une transformation et il ne sera plus du tout le même à la fin du film.


5.      Bibliographie :

o   L’Avant-scène Cinéma : Crash David Cronenberg
o   Les cahiers du cinéma juillet-août 1991
o   Les cahiers  du cinéma juillet-août 1996
o   La beauté du chaos
o   Long live the new flesh : http://www.ed-wood.net/david_cronenberg.htm
o   Ciné-club: http://www.cineclubdecaen.com/realisat/cronenberg/crash.htm
o   Youtube Making of Crash: http://www.youtube.com/watch?v=XM9JK3MYBUk