lundi 16 juin 2014

Analyse de l'extrait d'Elephant de Gus Van Sant (la lettre à Elise)


- Moment de l'extrait : 00 :43 :55 - 00 :49:03 (Flash-back)
https://www.youtube.com/watch?v=DLRIC0OYEbU

- Forme :

Tout le long de la scène est filmée en trois prises qui varient entre travelling, panoramique et plan fixe.
 1) Première prise : On voit Alex qui joue ‘La lettre à Elise’ en son in en caméra épaule sur son piano dans sa chambre, on le filme de profil en plan rapproché. A un moment, Eric tape sur sa fenetre et lui montre qu'il va venir. Le panoramique refait un tour, on voit une chambre d'ado créatif, une chambre en désordre. Eric le rejoint de par ce qu'on pourrait supposer être le salon.
On voit Eric qui rentre dans la chambre d’Alex, il lui demande comment il va (son in - voix) et prend son ordinateur. On voit toute la chambre d’Alex en panoramique et le son devient hors-champ quand la caméra n’est plus sur Alex. Le panoramique continue et fait encore le tour de la chambre d’Alex.
2) Deuxième prise : La musique est maintenant est en hors-champ, elle fait un travelling avant sur Eric et son ordinateur pour se rapprocher et tourne légèrement, la musique devient de plus en plus forte jusqu'à ce qu'on voit ce qu'il regarde. La caméra se fixe sur Eric, il est filmé sur les 1/3 du plan avec l'ordinateur.
3) Troisième prise : on voit ce qu’Eric regarde sur l’ordinateur, il joue à un jeu vidéo de guerre, le décor de ce jeu ressemble étrangement au décor de l’ancien film de Gus Van Sant, Gerry ! La 'caméra' du jeu ne cesse d'aller de gauche à droite.
4) Quatrième prise : On revoit Alex de dos en plan rapproché, il continue à jouer du piano et s’arrête brusquement. Il va rejoindre Eric qui maintenant est sur le fauteuil lisant un livre et Alex prend son ordinateur et va sur un site d’armes des États-Unis.

- Fond :

Le panoramique, qui ne fait que tourner pendant deux minutes, nous fait perdre tout repère et nous décrit la chambre d'Alex en même temps. Il nous fait perdre tout repère car ce panoramique n'est pas stable. En effet, la caméra n'est pas fixe et on peut constater qu'elle se déplace un peu, ce déséquilibre est sûrement voulu car Gus Van Sant cherche constamment à nous troubler tant au niveau espace qu'au niveau temporel.
La musique s’intensifie à chaque fois que la caméra filme Eric, peut-être parce que c'est lui le vrai malfaiteurs et qu'Alex le suit seulement .. ?
Encore une fois, le cadre temporel est ici bouleversé car cet extrait est en fait, un flash-back. Tout au long du film, il y a plein de flash-back et cette scène est un des plus gros.
Au niveau des éléments compris dans cet extrait, nous pouvons apercevoir l'éléphant dont je vous ai parlé dans l'explication du titre, il représente Alex et Eric, les boulverseurs de cette journée.
La lumière ne va que sur Alex qui joue du piano, tout le reste de la chambre est sombre, comme si la lumière montrait le bien et le mal.
L'éléphant est encore présent dans ce film, c'est la couverture du lit d'Alex, l'éléphant est partout et contrôle Alex.
Au niveau de la musique, elle est douce et donne à Alex une tendresse et une douceur à chacun de ses gestes, il joue du Beethoven parfaitement, la scène est donc calme.. Jusqu'à ce qu'on voit Eric qui arrive dans la chambre et qui joue à un jeu vidéo de guerre donc le décor est inspiré de son ancien film, Gerry. Le contraste entre la musique et l'image est très flagrant et a pour but d'attendrir le jeu de guerre. Le fait que la caméra du jeu ne cesse de bouger de gauche à droite continue de nous faire perdre nos repères.
Targé Alix, 5C