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Forme
: Malgré l'influence de la Nouvelle Vague, Jacques Demy reste très classique
dans sa manière de filmer. Là où il est le plus original, c'est dans la musique
et le choix des couleurs, il y a en effet une importance énorme placée dans
l'univers visuel. Il y a de la couleur partout, et tout le temps, cependant
Demy arrive à garder raffinement et grâce constante dans le film.
La
musique a une place énorme dans le film puisqu'elle ne fait plus qu'un avec la
parole. Mais si elle ne forme plus qu'un avec celle-ci, il lui arrive aussi de
la remplacer complètement, ce qui fait apparaitre une ambiance particulière. La
musique peut avoir un impact énorme comme ici où elle rend toute la séquence
pesante. Elle peut aussi servir de fondu, comme vu dans la séquence. Elle est vraiment
un élément-clé. De plus, certains airs sont attachés à des personnages ou des
lieux. Comme l'air dans la séquence rattachée au personnage de Roland Cassard.
Plus
précisément, plusieurs scènes s'enchainent à la suite avec des longs défilés de plans moyens ou larges. Il y
a aussi beaucoup de travelling avant et arrière. On passe d'une scène à l'autre
en utilisant la musique comme fondu. Puis
pour finir avec un plan très large sur la tête de Madeleine, pour montrer ses
émotions.
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Fond
: J'ai choisi cette séquence parce que je trouvais qu'elle résumait bien le
film. Le sens général de la scène est la coupure enfin concrète de son amour
avec Guy. Le retour n'est maintenant plus possible. Le passé ne sera jamais
présent, et il faut passer à autres choses. Geneviève accepte de laisser tomber
son rêve aux contraintes de la réalité. Mais pendant qu'une voit son rêve
s'effriter l'autre voit le sien naitre un peu plus et les portes s'ouvrir enfin
à elle.
De
plus, durant tout le film on passe d'un monde banal à un monde enchanté. Que ce
soit la parole avec des phrases sans aucune richesse qui devient chantée, Guy
qui est remplacé par Roland, des décors tout à fait courant par des décors
illuminés de couleurs.
Ensuite,
pratiquement tous les thèmes sont réunis
dans la séquence. La séparation, l'éloignement physique et moral et le temps.
Le temps a en effet, une place importante dans le film, le temps passé l'un
avec l'autre puis la coupure directe a crée la blessure, mais il a aussi permis
de la réparer, du moins en façade.
Liens : http://filmvf.net/les-parapluies-de-cherbourg-streaming.html (62:27 à 63:53)
Heirwegh Coline 5A