Comment décrire un film pareil, comment même donner une
opinion cohérente sur celui-ci. Eraserhead
fait partie de ces longs-métrages tellement étranges qu'on ne peut rester
neutre, qu'il est même difficile de le regarder en entier. Non seulement à
cause du sentiment de malaise provoqué par ces images absurdes, incohérentes et
même répugnantes, mais également pour la simple et bonne raison qu'il n'a aucun
sens. Même le plus grand amateur de film expérimentaux ne peut avoir la
prétention de comprendre ce que Lynch a voulu exprimer, peut-être tout
simplement car il n'y aucune signification cachée, ou si il y en a une, il y a
fort à parier que jamais le grand réalisateur ne nous le dira. Ces personnages
peu nombreux, improbables et oniriques, ces musiques oppressantes et surtout ce
bébé-monstre hideux ne peuvent laisser indifférents, et pourtant ne soulèvent
pas de questionnement et ne poussent pas à la réflexion. Malgré tout, ces
éléments ne manquent pas de créer une atmosphère étouffante et je me suis
rapidement souvenue du sentiment d'angoisse que j'avais ressentit en visionnant
le film il y a de cela quelques années.
Eraserhead
nous rappelle les films surréalistes tel que Le Chien Andalou, mais semble bien plus
abouti malgré tout. En effet, bien que le long-métrage soit incompréhensible,
on ressent le fait que Lynch savait très exactement ce qu’il faisait. Ses idées
paraissent claires, et pourtant floues à nos yeux.
BATTA Marie, 5D