lundi 16 juin 2014

Extrait de Mulholland Drive et son analyse


Scène du Winkie’s de 00 :11 :11 à 00 :13 :34
Lien URL : https://www.youtube.com/watch?v=UozhOo0Dt4o (de 00 :00 à 02 :28min)


Il s’agit d’une scène importante car Lynch y compare en quelque sorte le rêve et le cinéma. En effet, face à cette séquence, le spectateur ressent une certaine angoisse, tout comme Dan racontant son rêve et prenant petit à petit conscience qu’il est en fait en train de le vivre, et qu’il n’a aucun contrôle là-dessus, tout comme le spectateur n’a aucun contrôle sur ce qu’il voit à l’écran. La scène devient d’autant plus effrayante lorsque le personnage, par la suite, réalise qu’il n’a pas de maîtrise sur ce qui est en train de se produire.


-       La scène débute par un gros plan fixe légèrement en contre-plongée sur le panneau indiquant le café Winkie’s. Ce plan dure quelques secondes car dans le film, tous les éléments ont une importance majeure, et c’est le cas de ce lieu. Concernant le son, il s’agit d’un bruit (sirène de police) hors-champ. En effet, même si la source du bruit n’est pas visible, elle fait partie de la fiction.
-       Durant toute la scène, nous pouvons observer un champ contre champ entre les deux personnages.
-       Alors que les personnages sont filmés en plan épaule et principalement en gros plan par après, donnant ainsi une valeur psychologique à la scène, la caméra n’est pas tout à fait stable. Par conséquent, la scène a dû être filmée en caméra épaule. Ce manque de stabilité donne à la scène un aspect plutôt onirique. De plus, dans ce film, Lynch exprime le fait que rien, ni les sentiments, ni les émotions, ne sont fixes ou stables, et que rien ne réside inchangé. Cette particularité pourrait être amplifiée par le fait que la caméra n’est pas fixe.
-       Lorsque Dan parle (de 00 :45 à 01 :20 sur l’extrait), la caméra se rapproche progressivement de son visage pour mettre l’accent sur ses émotions.
-       En effet, les expressions du visage sont particulièrement importantes dans cette scène, et cela est accentué par le fait que l’arrière-plan est totalement flou. Même lorsque l’on aperçoit une partie de l’épaule du personnage face à celui qui est en train de parler, celle-ci est floue alors que visage du locuteur est parfaitement nette.
-       Rien de ce qui se passe en dehors de leur conversation n’a d’importance, et cela se ressent aussi car à part leurs voix qui sont un son in, on n’entend aucun bruit, mis à part une sorte de bourdonnement qui renforce l’ambiance angoissante.
Rien, qu’il s’agisse du son ou de l’image, de peut distraire le spectateur de ce qui se passe entre les personnages.
-       Le seul moment où la caméra se concentre sur autre chose qu’eux, c’est lorsqu’elle décrit un panoramique vers le bar, comme suivant le regard de quelqu’un. L’arrière plan qui était jusqu’alors flou devient net, mais la caméra se re-focalise rapidement sur le personnage de Dan.