Le long-métrage de
François Pirot dont le titre, Mobile Home,
semble révélateur d’un road movie classique, surprend le spectateur par sa
particularité première : Il n’est vite plus question de voyage ou
d’aventure, mais plutôt de sur-place dans un petit village belge. Cette
sensation d’enfermement est très bien transmise tout au long du film, si bien
que ça en est presque étouffant. En effet, la situation nous semble lourde
tellement les personnages traînent et sont incapables de poursuivre leur projet
pour diverses raisons. Tous les protagonistes sont creusés, et malgré leur
banalité, ne tombent pas dans la caricature ou le cliché. Ces personnages
attachants prennent vies grâce à l’interprétation remarquable des acteurs, jeu
qui permet d’ailleurs de tenir tout le film, car il est facile de se lasser par
moment de ces péripéties parfois larmoyantes. Ces histoires sont parfois trop
prévisibles pour être drôles, mais permettent au spectateur de s’identifier aux
personnages et aux nombreuses situations. En effet, qui n’a jamais rêvé de
paysages exotiques, de nouveaux visages et de pays mystérieux ? Et pourtant,
la difficulté se trouve dans l’acte de quitter ses amis, sa famille et son
confort quotidien. Mobile Home décrit
parfaitement ce besoin et cette crainte de partir devant lesquelles presque
tous se sont senti confrontés un jour. Le spectateur se retrouve également dans
les dialogues authentiques et les réalités quotidiennes dépeintes, ce qui
renforce le côté touchant et attendrissant du film.
En conclusion, Mobile
Home montre l’embarras à suivre ce conseil de Paul Morand : «Voyager
c’est être infidèle. Soyez-le sans remords. Oubliez vos amis avec des
inconnus. »
BATTA Marie, 5D.