lundi 16 juin 2014

Mobile Home, le road-movie qui ne fait pas voyager.


Le long-métrage de François Pirot dont le titre, Mobile Home, semble révélateur d’un road movie classique, surprend le spectateur par sa particularité première : Il n’est vite plus question de voyage ou d’aventure, mais plutôt de sur-place dans un petit village belge. Cette sensation d’enfermement est très bien transmise tout au long du film, si bien que ça en est presque étouffant. En effet, la situation nous semble lourde tellement les personnages traînent et sont incapables de poursuivre leur projet pour diverses raisons. Tous les protagonistes sont creusés, et malgré leur banalité, ne tombent pas dans la caricature ou le cliché. Ces personnages attachants prennent vies grâce à l’interprétation remarquable des acteurs, jeu qui permet d’ailleurs de tenir tout le film, car il est facile de se lasser par moment de ces péripéties parfois larmoyantes. Ces histoires sont parfois trop prévisibles pour être drôles, mais permettent au spectateur de s’identifier aux personnages et aux nombreuses situations. En effet, qui n’a jamais rêvé de paysages exotiques, de nouveaux visages et de pays mystérieux ? Et pourtant, la difficulté se trouve dans l’acte de quitter ses amis, sa famille et son confort quotidien. Mobile Home décrit parfaitement ce besoin et cette crainte de partir devant lesquelles presque tous se sont senti confrontés un jour. Le spectateur se retrouve également dans les dialogues authentiques et les réalités quotidiennes dépeintes, ce qui renforce le côté touchant et attendrissant du film.

En conclusion,  Mobile Home montre l’embarras à suivre ce conseil de Paul Morand : «Voyager c’est être infidèle. Soyez-le sans remords. Oubliez vos amis avec des inconnus. »



BATTA Marie, 5D.