lundi 16 juin 2014

"- Si je meurs aujourd'hui, qu'est-ce que tu feras ?! - Je mourrais demain."



En 2009, Xavier Dolan réalise (et interprète) son premier film J'ai tué ma mère du haut de ses vingt ans. Un film qui expose le quotidien d'une mère et son fils qui s'aiment, mais ne se supportent pas. Outre la qualité de la mise en scène et de plans intelligemment formés (lors des dialogues pour ne citer qu'eux), le film nous fascine par la vérité qui se dégage des dialogues mais aussi des actes cruels, ou doux des personnages. Dolan nous montre une relation pleine de haine mais avec ces moments de tendresse également, on pourrait croire également à une sorte de narcissisme non-voulu de la part de l'adolescent qui subit durant tout le film, mais les personnages ont tellement été travaillés en profondeur que le tout reste crédible mais surtout maitrisé. La question de l'identité sexuelle est également abordée dans le film, l'ado étant homosexuel et la famille de son copain est socialement et culturellement à l'exact opposé de sa propre famille. Certains passages nous permettent d'entrevoir la relation que son petit copain entretient avec la mère de celui-ci, qui est aux antipodes de celle des personnages principaux. Tous ces messages forts sont coupés par de multiples citations (Maupassant par exemple) qui entrecoupent le récit, à l’instar des confidences de l'adolescent se filmant dans sa salle de bain avec son caméscope. Entre les souvenirs maternels, des désirs oubliés en passant par la haine de l'incompréhension et la volonté de s'échapper, Dolan met véritablement en scène un fil, un fil incassable qui peut se tordre dans tous les sens sans que jamais les deux bouts ne se séparent.
Benjamin Mezroui 5A